Pour la première fois depuis le 12 mai, l'Italie a dépassé les mille cas quotidiens de coronavirus. Face à une hausse régulière des contaminations depuis quelques jours, les autorités sanitaires s'inquiètent en particulier de la situation en Sardaigne, une île touristique fréquentée par les Italiens en vacances.
L'épidémie de coronavirus continue de se propager en Europe. L'Italie a enregistré 1 071 nouveaux cas de coronavirus au cours des dernières 24 heures, franchissant la barre symbolique du millier de cas par jour pour la première fois depuis le 12 mai, selon un bilan officiel publié samedi.
Ce dernier bilan confirme la courbe ascensionnelle observée ces derniers jours dans la péninsule, avec 947 cas supplémentaires vendredi, 845 jeudi, et 642 mercredi.
Dans son rapport hebdomadaire, l'Institut supérieur de la Santé (ISS), organisme de santé publique dépendant du gouvernement, fait état d'une "tendance à une aggravation progressive" de la situation épidémiologique, en mettant l'accent sur "la diffusion du virus sur tout le territoire national".
Les régions enregistrant le plus de nouveaux cas sont le Latium, la Lombardie et la région de Venise.
"Un nombre record" franchi dans la région de Rome
La situation dans la région de la capitale est particulièrement préoccupante: les 215 nouveaux cas représentent "un nombre record", a commenté Alessio D'Amato, le responsable Santé du Latium. Il faut en effet remonter jusqu'au 28 mars, en plein confinement, pour trouver le précédent record, qui s'établissait à 208.
"61% (de ces nouveaux cas) sont liés à des retours de vacances", a-t-il souligné, et plus spécifiquement 45% (97 cas) concernent des retours de Sardaigne, dans le sud, qui avait été épargnée par la première vague du virus mais où les allées et venues de touristes et fêtards peu précautionneux ont contribué à la diffusion du virus.
Le quotidien Il Corriere della Sera a d'ailleurs mis en exergue samedi sur sa une "le cas sarde": "Davantage de contagions parmi ceux qui en reviennent".
Face à cette flambée de cas, le président de la région du Latium, Nicola Zingaretti, également chef du Parti démocrate, formation de centre-gauche au pouvoir, a demandé au ministère de la Santé et à la région Sardaigne de "mettre en place d'urgence des contrôles avec tests sur les lieux d'embarquement" au départ de l'île.
Une position partagée par le directeur de l'hôpital romain spécialisé en infectiologie Spallanzani, Francesco Vaia: "La solution est de faire des tests au départ des bateaux, des avions et des trains. C'est uniquement de cette façon qu'on empêchera la diffusion du virus".
Tests, fermeture des discothèques et port du masque obligatoire
Le gouvernement a pris plusieurs mesures pour endiguer la nouvelle vague de contagions : fermeture des discothèques depuis le 17 août, port obligatoire du masque dans les lieux très fréquentés de 18 heures à 6 heures.
La police de Rome a ainsi infligé dans la nuit de vendredi à samedi ses premières amendes, d'un montant de 400 euros, pour absence de masque dans le quartier touristique de Trastevere, très fréquenté par les jeunes.
Au cours des deux dernière semaines, l'âge moyen des personnes contaminées est descendu à 32 ans, selon l'ISS. Depuis mi-juin, "le nombre de nouveaux cas importés de l'étranger a certes augmenté, mais la majorité des nouvelles contagions est intervenue localement".
Plus spécifiquement, sur la période allant du 3 au 16 août, les cas d'Italiens testés positifs au retour d'un voyage à l'étranger ont représenté 27,2% des nouveaux cas, toujours selon l'ISS.
Le bilan du ministère de la Santé publié samedi fait également état de trois décès, portant le nombre de morts en Italie à 35 430 pour un total de 258 136 cas depuis le début de la pandémie.
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