C'est ce que prévoit le plan national d'immunisation dévoilé mardi. Avant qu'il ne soit déployé, il faut encore qu'un vaccin soit approuvé.
Le ministère brésilien de la Santé a annoncé vouloir vacciner «la population générale» dans les seize mois suivant l'approbation d'un vaccin, selon le plan national d'immunisation dévoilé mardi 15 décembre. Une fois «l'aval obtenu pour un vaccin, ou après une autorisation pour usage d'urgence», la distribution sera réalisée «en cinq jours» dans les vingt-sept États du Brésil ainsi que dans la capitale Brasília, a expliqué le ministre Eduardo Pazuello dans document précisant le plan de vaccination, qui avait été demandé par le Tribunal suprême fédéral (TSF), la plus haute juridiction du pays.
Lundi, le juge du TSF Ricard Lewandowski avait réclamé des précisions au ministre quant aux dates de «démarrage et de fin du plan national de vaccination», Eduardo Pazuella répondant qu'une telle information dépendrait de la date d'approbation du vaccin par le régulateur sanitaire brésilien, l'Anvisa. Le ministre a cependant estimé à «environ quatre mois» le temps nécessaire à la vaccination des quatre groupes à risques identifiés par le plus grand pays sud américain: les personnes âgées de plus de 75 ans, les professionnels de santé, les adultes de 60 ans en résidence et les peuples autochtones.
Dans un second temps, «une période de 12 mois sera nécessaire pour finaliser la vaccination de l'ensemble de la population, en fonction de la quantité de vaccins disponible», la fin du programme de vaccination pouvant être envisagée dans «approximativement 16 mois», selon le document adressé au TSF.
Lutte politique sur le choix du vaccin
Deuxième pays le plus touché au monde derrière les États-Unis, le Brésil compte près de 7 millions de cas positifs depuis le début de la pandémie, alors que 182.799 Brésiliens ont perdu la vie. Le plan de vaccination présenté par le gouvernement du président d'extrême droite Jair Bolsonaro a fait l'objet de vives critiques dans la presse nationale, qui a dénoncé «l'incompétence» de l'exécutif face à un programme jugé peu adapté. Le ministère de la Santé, qui lance officiellement mercredi le plan de vaccination, vise l'immunisation d'au moins 70% de la population afin de freiner la pandémie, soit près de 150 millions de personnes.
Les différents vaccins font également l'objet d'une lutte politique, en particulier entre Jair Bolsonaro et le gouverneur de Sao Paulo, Joao Doria, pressenti comme un futur candidat à la présidentielle. Les deux hommes s'affrontent sur le vaccin CoronaVac, développé par le laboratoire chinois Sinovac et l'institut Butantan de Sao Paulo, surnommé «le vaccin chinois de Joao Doria» par le président brésilien, qui l'a exclu du programme de vaccination national, à la différence des vaccins de Pfizer et d'AstraZeneca. De son côté, Joao Doria compte bien utiliser le CoronaVac pour commencer dès que possible à vacciner la population de Sao Paulo.
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