Face à la pandémie mondiale du nouveau coronavirus, le Pentagone a décidé d’investir des centaines de millions de dollars dans l'achat de masques, de tests et d'autres produits pharmaceutiques. L’idée est de réduire la dépendance dans ce secteur vis-à-vis de la Chine
Le ministère américain de la Défense s'est vu attribuer un fonds d'un milliard de dollars au titre du "Defense Production Act" qui permet au gouvernement fédéral de mobiliser le secteur industriel privé pour les besoins de la sécurité du pays.
"Des problèmes de sécurité nationale avec la Chine"
L'objectif est de "permettre au gouvernement américain de se doter d'une capacité industrielle à long terme destinée à répondre aux besoins de la nation", a souligné jeudi 30 avril la coordinatrice des acquisitions pour le Pentagone, Ellen Lord.
"Ce que je voudrais, c'est que les États-Unis aient la capacité et le volume de production suffisants pour que nous puissions prendre soin de nous-mêmes en cas de besoin", a-t-elle précisé au cours d'une conférence de presse.
"Nous avons à ce stade des problèmes de sécurité nationale avec la Chine", a-t-elle ajouté. "Je pense que nous avons compris que notre dépendance à l'égard de la Chine était supérieure à ce qu'elle devrait être".LIVE: Ellen Lord, undersecretary of defense for acquisition & sustainment, holds a news conference at the Pentagon. https://t.co/DAEKGmqu9Y
— Department of Defense ???????? (@DeptofDefense) April 30, 2020
Plusieurs contrats ont déjà été attribués, notamment un de 133 millions de dollars pour la production de masques chirurgicaux N95 accordé à trois sociétés américaines: 3M, Honeywell et Owens & Minor. Ces contrats annoncés le 20 avril porteront la production américaine de masques N95 à 13 millions par mois.
Une société du Maine spécialisée dans la fabrication d'écouvillons, ces grands cotons-tiges nécessaires aux prélèvements nasaux qui servent aux tests, a également reçu cette semaine un contrat de 75,5 millions de dollars.
Reconstituer les réserves stratégiques du pays
Avant la crise, la Chine produisait près de la moitié des importations américaines de masques de protection, dont la pénurie est aujourd'hui criante. L'idée est de répondre aux besoins immédiats, puis de reconstituer les réserves stratégiques du pays et enfin de disposer d'une production nationale suffisante pour ne plus dépendre des importations, a expliqué Ellen Lord.
Outre les tests, les États-Unis sont encore très dépendants de la Chine et de l'Inde pour les principes actifs indispensables à la production de médicaments.
Lors d'une audition parlementaire en 2019, il avait été signalé que plus de 80 % de ces ingrédients pharmaceutiques cruciaux étaient importés par Washington.
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