Depuis le début du mouvement le 15 décembre dernier, la liste des démissionnaires ne cessent de s'allonger portant leur nombre à environ 1300.
La crise des hôpitaux a débuté avec la mobilisation des urgences en mars, avant de s'étendre aux autres services hospitaliers à l'automne. Reuters
La gronde est loin de s’essouffler dans les hôpitaux. Une vingtaine de chefs de service de l'hôpital Robert Debré, à Paris, ont démissionné de leurs fonctions administratives ce mardi. La veille, une cinquantaine de médecins et chefs de service du CHU de Rennes avaient également remis leur démission. Le 15 décembre, une tribune publiée dans le Journal du dimanche, lance le mouvement. Depuis, la liste des démissionnaires ne cessent de s'allonger, portant leur nombre à environ 1300 actuellement.
«C'est dramatique d'en arriver là, déplore Stéphane Dauger, chef de service de réanimation pédiatrique à l'hôpital Robert Debré et qui fait partie des 28 démissionnaires. On ne le fait pas pour nous, on essaye juste d'alerter la population pour dire que l'hôpital public se meurt». Comme plusieurs de ses collègues, Stéphane Dauger, membre actif du collectif Inter-Hôpitaux, a donc renoncé à ses fonctions administratives qui consistent surtout, d'après lui, «à faire tampon avec l'administration». «On n'assure plus la médiation avec l'administration, on ne participe plus à aucune réunion qu'elle ordonne. Encore aujourd'hui, j'ai reçu un message me demandant de transmettre un message à mes équipes. J'ai dit non, qu'il fallait envoyer un message à chaque médecin».
«Nous sommes émus d'en arriver là»
Le médecin assure n'avoir jamais vu un tel mouvement, lui qui travaille depuis 25 ans à l'hôpital Robert Debré, et est chef de service depuis 13 ans. «Demain, 50 chefs de service vont demander leur démission à Paris-Sud. A Bordeaux, on se prépare également», assure-t-il. «Nous sommes tous émus d'en arriver là», confie-t-il. D'après Stéphane Dauger, lui et ses collègues démissionnaires ont reçu un message en fin de journée de la part du président d'un regroupement d'hôpitaux de l'AP-HP: «Il nous demandait de venir demain mercredi pour discuter de nos démissions. C'est encore une injonction de l'administration. J'attends de voir ce que mes collègues vont faire mais je ne pense pas qu'il y aura grand monde à cette réunion».
L'hôpital public vient d'entamer son dixième mois de crise. Une nouvelle journée de manifestation est prévue le 14 février à l'appel des syndicats et collectifs de soignants. Le personnel hospitalier réclame la revalorisation des salaires et le budget alloué aux hôpitaux publics. «Je ne sais pas ce qu'il faut faire pour être entendu, regrette Stéphane Dauger. Agnès Buzyn n'a pas répondu une seule fois à toutes nos questions. Nous sommes étonnés de cette intransigeance».
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