Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a exhorté lundi 11 janvier Voice of America (VOA) à cesser de «dénigrer» les États-Unis et à promouvoir «l'exceptionnalisme américain», balayant les critiques selon lesquelles l'administration sortante a tenté de transformer la radio publique en un outil de propagande. Le secrétaire d'État a prononcé un discours au siège de la radio internationale, fondée en 1942 pour combattre la propagande du régime nazi, mais n'était pas le bienvenu pour tous ses employés.
Il a reconnu qu'un certain nombre d'entre eux ne voulaient pas qu'il vienne parler sur place. «Ils ne voulaient pas que la Voix de l'Amérique» (traduction de Voice of America, ndlr) retransmette la voix de la diplomatie américaine», a-t-il dit à son propre sujet. Il a critiqué «un instinct de censure dangereux» et «moralement injuste», faisant un parallèle avec la suspension des comptes du président sortant Donald Trump de Facebook ou Twitter après l'assaut de ses partisans sur le Capitole. «Tout va dans la même direction: l'autoritarisme déguisé en droiture morale», a-t-il martelé.
Malgré cette référence politique très marquée de la part d'un pilier du trumpisme, Mike Pompeo a assuré vouloir «dépolitiser» la radio internationale qui émet en plus de quarante langues à travers le monde. «C'est trop important pour le peuple américain et pour le monde - il faut que cette organisation revienne à sa charte et à sa mission qui est de propager le message de la liberté, de la démocratie et de l'exceptionnalisme américain», a-t-il martelé. VOA a dévoyé sa mission et a «trop souvent dénigré l'Amérique».
Les journalistes de la radio n'ont pas été autorisés à lui poser des questions lors de sa venue. Et son discours a été critiqué en interne dans une lettre de «lanceurs d'alerte» anonymes qui ont dénoncé une tentative de diffuser «de la propagande politique dans les derniers jours de l'administration Trump». Le gouvernement républicain est accusé par ses détracteurs d'avoir voulu reprendre en main Voice of America en nommant des dirigeants censés promouvoir ses choix politiques, au motif que les émissions sont payées avec l'argent du contribuable.
Michael Pack, le PDG nommé par Donald Trump, a tenté en octobre de revenir sur la règle qui l'empêche d'intervenir sur les contenus éditoriaux. Mais les employés et des élus ont riposté en affirmant qu'il n'en avait pas le droit. Le président élu démocrate Joe Biden a promis de limoger Michael Pack.
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