Le président sénégalais Abdoulaye Wade reconnaît l’effectivité du pouvoir transitoire dirigé par Andry Rajoelina. C’est ce qui ressort de l’entretien entre les deux hommes, hier, à Dakar selon un communiqué de la HAT.
Dakar - Sept ans après le premier épisode qui avait tourné en faveur de Marc Ravalomanana, tombeur de Didier Ratsiraka, la suite de l'histoire semble tourner le dos au président démissionnaire.
C'est avec un grand triomphe que le président de la Haute autorité de la Transition, Andry Rajoelina était ressorti du Palais d'Etat de Dakar hier. «La situation a été éclaircie» selon les propos de Rajoelina rapportés par un communiqué de la HAT. Du coup le président sénégalais reconnaît l'effectivité du pouvoir transitoire, toujours selon ce communiqué.
Il va sans dire que le cas de l'ancien président Marc Ravalomanana a été évoqué pendant l'entretien entre les deux hommes. Et c'est devant la presse sénégalaise qu'Andry Rajoelina a réitéré l'impossibilité de son retour au pouvoir. Un avis partagé par Abdoulaye Wade selon le communiqué de la HAT. «Il est hors de question que l'ancien Président rentre au pays, principalement pour des raisons de sécurité et aussi parce que la population malgache s'est levée contre son pouvoir dictatorial et il ne faut pas non plus oublier le cas de la tuerie du 7 février devant le palais d'Ambohitsorohitra», a insisté le président de la HAT.
Promesse
Des arguments qui semblent avoir convaincu le président sénégalais rassuré par la garantie donnée par Rajoelina sur l'organisation d'élections libres, transparentes et démocratiques dès que possible. Abdoulaye Wade a d'ailleurs promis de convaincre les autres membres de la communauté internationale.
Tout s'enchaîne ainsi depuis l'organisation à l'Ambassade du Sénégal à Ambohibao des prémices des négociations internationales au mois d'avril. Un choix loin d'être fortuit comme le confirme Andry Rajoelina. «Le Sénégal a toujours été un pays ami et frère de Madagascar. Il a toujours répondu présent quand Madagascar avait des problèmes à l'instar de ce qui s'état passé en 2002».
Wade a ainsi choisi son camp dans ce bras de fer. La présence de tous les membres de son gouvernement à l'issue de l'entretien est un signe de plus de son soutien à Rajoelina. L'accueil réservé à Rajoelina à l'aéroport Léopold Sedar Senghor, digne d'un chef d'État avec déploiement de tapis rouge, escorte et cortèges officiels, voiture avec porte-drapeau laissait présager de l'issue favorable de la visite du président de la HAT à Dakar. Et quand on sait que la délégation malgache a été logée à la Résidence Pasteur, site privilégié des hôtes de Wade qu'il n'a jamais accordé à Ravalomanana, on comprend mieux les choses.
Andry Rajoelina continue ainsi de gagner du terrain sur le continent. Après Kadhafi, il vient de mettre dans son escarcelle le géant sénégalais. Et on le réclame déjà à Bamako (Mali) et à Ouagadougou (Burkina Faso). On l'aura deviné, ce n'est pas pour animer un concert de Salif Keita ni pour le Fespaco.
Encadré - Un vol détourné
Austérité oblige. Andry Rajoelina a emprunté un vol régulier de la compagnie Air Madagascar pour rallier la capitale sénégalaise au lieu d'affrêter un vol spécial. Il a ainsi pris le vol à destination de Marseille et de Paris mais avec un crochet par Dakar. Un plan de vol prévu depuis trois jours mais que les passagers ignoraient vraisemblablement. La surprise a causé des désagréments chez certains passagers qui ne sont arrivés à Paris qu'hier vers 19h15.
L'Express de Madagascar
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