Le rendez-vous s'annonce houleux. Le Conseil national du Parti socialiste (PS) se prononce ce jeudi sur l’accord conclu avec la gauche radicale en vue des législatives de juin en France. Obtenu aux forceps, cet accord d’union qui regroupe le PS, La France insoumise (LFI, gauche radicale), les communistes et les écologistes a notamment provoqué le départ de Bernard Cazeneuve.
Face à cet accord, une ligne de fracture a ressurgi au sein du PS. D’un côté, ceux qui voient dans l’accord un reniement du logiciel socialiste, à l’image de l’ex-président François Hollande et de ses anciens Premiers ministres Jean-Marc Ayrault ou Bernard Cazeneuve, qui a mis à exécution sa menace de quitter le parti. Il a rappelé avoir “eu à subir la violence, l’outrance des positions, les insultes aussi” de la part des Insoumis quand il était au gouvernement.
Une sortie qui n’a pas plu à tout le monde, notamment à Alexis Corbière, député LFI. “Son grand départ du Parti socialiste a autant d’effet que la disparition de l’horloge parlante. Il y a peu de gens qui savent encore que ça existait”, a-t-il asséné, des propos rapportés par le Huffington Post.
“Unité”
Dans l’autre camp, on retrouve les socialistes qui y voient une planche de salut pour une formation ressortie groggy de la présidentielle avec un score historiquement bas, sous la barre des 2%. On y retrouve la maire de Lille (nord) Martine Aubry, figure historique du parti, et d’autres maires de grandes villes qui soutiennent l’accord.
Martine Aubry évoque notamment la “forte aspiration” des électeurs de gauche “au rassemblement et à l’unité” exprimée lors de l’élection présidentielle d’avril, qui a placé le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon en troisième position avec près de 22% des voix, à des années lumière des autres candidats de gauche.
Reste à savoir dans quel état le PS, courant historique qui a dirigé alternativement la France avec la droite pendant trente ans avant l’élection de M. Macron en 2017, sortira de cette nouvelle zone de turbulences. Pour Gilles Candar, historien spécialiste des gauches françaises, il est encore trop tôt pour le dire.
“Il arrive fréquemment que les candidats dissidents soient réintégrés après une année ou deux de suspension. Mais cela peut déraper ou être trop massif et déboucher sur la création de nouvelles formations.”
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