Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a demandé lundi une enquête internationale sur l'usage excessif de la force par les autorités au Venezuela, estimant qu'il pourrait s'agir de crimes contre l'humanité. "Mon enquête suggère la possibilité que des crimes contre l'humanité aient été commis (...). J'exhorte le Conseil (des droits de l'Homme de l'ONU, ndlr) à lancer une enquête internationale sur les violations des droits de l'homme au Venezuela", a affirmé Zeid Ra'ad Al Hussein, à l'ouverture, à Genève, de la 36e session de cette institution.
"Il y a un risque réel que les tensions augmentent encore, le gouvernement écrasant les institutions démocratiques et les voix critiques", a-t-il ajouté, dénonçant les procédures pénales engagées contre des dirigeants de l'opposition, les détentions arbitraires, l'usage excessif de la force et le mauvais traitement des détenus. M. Zeid a également souligné que le Venezuela est actuellement l'un des 47 Etats membres du Conseil des droits de l'Homme et, à ce titre, a le devoir de défendre et promouvoir les droits de l'homme. Ce n'est pas la première fois que le Haut-Commissaire s'en prend au Venezuela.
Fin août, il avait jugé, à l'occasion de la publication à Genève d'un rapport accablant sur la situation des droits de l'homme, que la démocratie était en danger de mort dans ce pays. Il avait alors reconnu qu'il y avait eu au Venezuela "une érosion de la vie démocratique" qui "doit être à peine vivante, si elle est encore en vie". Dans le rapport, les experts de l'ONU ont dénoncé "une volonté politique de réprimer des voix critiques et d'instiller la peur parmi la population, afin de mettre un terme aux protestations".
Les autorités vénézuéliennes ayant refusé l'accès au pays aux enquêteurs de l'ONU, M. Zeid avait chargé une équipe de spécialistes des droits de l'homme d'interviewer à distance quelque 135 victimes et leurs familles, ainsi que des témoins, des journalistes, des avocats, des médecins, et des membres du Bureau de la procureure générale. Le Venezuela, pays producteur de pétrole, en proie à une grave crise économique marquée par des pénuries de produits de première nécessité, est le théâtre de manifestations depuis avril contre le président Maduro qui ont fait près de 130 morts.
3 Commentaires
Yatt
En Septembre, 2017 (12:52 PM)En effet, tant que des gouvernements sud américains tuaient, enlevaient, faisaient disparaître des milliers de citoyens (Chili, Nicaragua, Bolivie, Venezuela jusqu'à une date récente), l'ONU ne s'est jamais occupé des droits de l'homme dans ces pays.
Quand l'opposition vénézuélienne abattait des policiers et brûle vif des partisans du pouvoir, quand elle a cherché à retourner l'armée contre le gouvernement démocratiquement élu, l'ONU a profondément dormi.
Lorsque qu'un officier a bombardé le parlement vénézuélien avec un hélicoptère de combat, l'ONU est resté aphone.
Lorsque la CIA a avoué avoir "aidé" les opposants à renverser le gouvernement et que le Trump la trompe a menacé d'une intervention l'ONU a tacitement acquiescé.
Mais quelques jour après que le gouvernement vénézuélien a menacé de vendre son pétrole contre d'autres devises que le dollar pour éviter le chantage financier accompagnant les sanctions américaines (que l’Europe va certainement entériner), l'ONU se souvient de la défense des droits de l'homme.
Heureusement que l'article n'a pas poussé l'hypocrisie, la duplicité et l'imposture jusqu'à nier le rôle du pétrole dans cette agitation car au mois il rappelé que "Le Venezuela, pays producteur de pétrole...".
Anonyme
En Septembre, 2017 (13:09 PM)Anonyme
En Septembre, 2017 (08:58 AM)CE QUI SE PASSE EN BIRMANIE EST BEAUCOUP PLUS PRÉOCCUPANTE COMME CE QUI SE PASSAIT EN IRAK AVEC LES COPTES.
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