L’affaire fait grand bruit au Royaume-Uni. L’enquête menée par les quotidiens britanniques The Independent et Channel 4 révèle en effet que des dizaines de bébés sont morts ces dernières années ou ont subi de graves lésions cérébrales dans l’un des plus grands groupes hospitaliers du pays en raison de négligences et d’erreurs médicales. Des incidents souvent passés sous silence.
Ces décès jugés suspects ont tous eu lieu au sein du groupe hospitalier Nottingham University Hospitals NHS Trust, dans les Midlands de l’Est, l’un des plus grands d’Angleterre et l’un des mieux subventionnés du pays. Entre 2010 et 2020, plusieurs dizaines de bébés auraient ainsi perdu la vie à la naissance à la suite d’erreurs du personnel médical. The Independent et Channel 4 évoquent des négligences largement évitables et de mauvais traitements aux conséquences dramatiques.
Gorge tranchée lors de l’accouchement
The Independent a notamment recueilli le témoignage particulièrement bouleversant de Naomi Lewin, une mère qui a perdu son fils dans des circonstances tragiques. Le nouveau-né aurait en effet eu la gorge tranchée lors de la phase finale de son accouchement chaotique. Il est décédé quelques minutes plus tard. Selon le quotidien, aucune autopsie n’aurait pourtant été réalisée à l’époque pour faire toute la lumière sur ce décès.
Absence troublante de “notes essentielles”
Elle n’est pas la seule et des dizaines de parents de nouveau-nés décédés exigent aujourd’hui des réponses. De nombreux cas d’enfants mort-nés interpellent également, notamment par l’absence de “notes médicales essentielles”, jamais rédigées ou totalement inexactes. Le manque de personnel soignant est pointé du doigt.
201 plaintes déposées contre le groupe
Selon Channel 4, 201 plaintes ont été déposées contre le groupe hospitalier entre 2010 et 2020. La NHS, le système de santé publique britannique, a déjà versé plus de 90 millions de livres sterling (105 millions d’euros) aux familles endeuillées (ou aux parents d’enfants handicapés, victimes de négligences médicales) depuis 2010, dont 46 cas de lésions cérébrales irréversibles, 19 bébés mort-nés et 15 décès post-partum.
De multiples erreurs évitables
Parmi les accusations évoquées, des soins trop tardifs, un défaut d’observation du rythme cardiaque fœtal, des retards ou erreurs de diagnostic, des soins infirmiers inadaptés ou un manque de surveillance lors de la phase finale de l’accouchement.
Des incidents “balayés sous le tapis”
Un lanceur d’alerte citée dans l’enquête accuse les responsables du groupe hospitalier d’avoir laissé la situation se dégrader sans réagir. Des témoignages directs n’ont pas été pris en considération et les incidents à répétition ont été littéralement “balayés sous le tapis”.
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