HARARE - Le président zimbabwéen Robert Mugabe a posé hier comme préalable à toute négociation, la reconnaissance de sa réélection à la tête de l’Etat, mais s’est heurté à une fin de non recevoir de l’opposition. "Je suis le président de la République du Zimbabwe et c’est la réalité. Ceux qui veulent le dialogue doivent l’accepter", a lancé Robert Mugabe en rentrant d’Egypte où il a assisté en début de semaine, à un sommet de l’Union africaine (UA). Si l’opposition est "d’accord" avec ce préalable, "alors nous pourrons engager un dialogue et écouter leurs idées", a-t-il ajouté devant 3.000 à 4.000 partisans venus l’attendre à l’aéroport de Harare.
"C’est une condition préalable irréaliste et nous n’allons pas l’accepter", a réagi le porte-parole du principal parti d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Nelson Chamisa. "Mugabe n’est pas légitime et n’a pas le soutien du peuple du Zimbabwe.
Mugabe n’est pas sérieux", a-t-il ajouté. Le plus vieux des chefs d’Etat africains, 84 ans et au pouvoir depuis 1980, a été investi dimanche pour un sixième mandat à la tête du Zimbabwe à l’issue d’un scrutin qualifié de "fraude" par l’opposition et l’Occident. Lors du sommet de l’UA, lundi et mardi à Charm-el-Cheikh, certains dirigeants africains, notamment du Nigeria, du Botswana ou de Sierra Leone, ont également critiqué cette élection. Mais d’autres, notamment du Gabon ou de Gambie, ont serré les coudes autour de Robert Mugabe. Au final, le communiqué adopté par l’UA se contente de manifester "l’inquiétude" du continent face à la situation au Zimbabwe et appelle à la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Le MDC considère que seuls les résultats du premier tour sont légitimes et ne veut pas dialoguer sur une autre base. Le parti ne veut pas non plus discuter d’un gouvernement d’union, mais d’un mécanisme temporaire permettant l’adoption d’une nouvelle Constitution et de nouvelles élections. Selon M. Chamisa, le dialogue doit aboutir "dans les deux mois" parce que "la chute libre de l’économie, l’impasse politique et la polarisation de la société sont intenables".
Hier Vendredi, le MDC a reçu l’appui de l’Union européenne (UE) qui a souhaité "la tenue rapide d’une nouvelle consultation libre, démocratique et transparente du peuple zimbabwéen".
AFP
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