Dans cet entretien, l’Administrateur adjoint du Parti démocratique Sénégal et ancien ministre de la Coopération décentralisée, Lamine Bâ, analyse la situation politique nationale et la coopération internationale. Le dossier Haïtien, le Monument de la renaissance africaine, le Pds/l, les relations avec les alliés du Pds et les rapports entre le Pds et le Parti communiste chinois (Pcc) sont passés en revue par celui qu’on surnomme le «ministre des Affaires étrangères du Pds». Sans oublier le dossier de la Télévision Futurs Médias.
L’actualité est dominée par l’Haïti. Vendredi dernier, le Parlement sénégalais a voté une résolution portant sur une aide humanitaire de 500 millions de FCfa au peuple Haïtien. Comment appréciez-vous cela ?
Je voudrais féliciter le Parlement d’avoir voté cette résolution dans le sens d’appuyer la décision du gouvernement d’octroyer une aide au peuple Haïtien qui s’élève à 1 million de dollars. C’est vrai que le Sénégal est un pays en développement qui a ses propres problèmes sociaux. Mais, j’estime que cet élan de solidarité est nécessaire. Sans sous-estimer cette somme, je dirais que si nous avions plus, nous devrions faire plus. Je souhaiterais qu’au-delà de cette aide, les populations elles-mêmes puissent, dans un élan de solidarité à travers un Téléthon, mobiliser des ressources pour aider le peuple Haïtien. Au niveau de nos écoles, rien n’empêcherait à nos enfants de cotiser 50 à 100 FCfa à l’échelle nationale pour que cela puisse être reversé au peuple Haïtien. Pas seulement dans le but de les soutenir matériellement et moralement, mais surtout de les sensibiliser sur ce qui nous lie à ce peuple Haïtien. L’aide à Haïti est une obligation. Parce que nous avons notre part de responsabilité dans ce qui arrive au peuple Haïtien. Parce que c’est un peuple originaire d’Afrique. C’est l’Afrique en miniature. Si vous vous y rendez, vous avez le sentiment d’être partout en Afrique. Vous verrez des personnes d’origine Bantou, des personnes d’origine Socé et des personnes d’origine Wolof, Al Pular. Vous trouverez tout prototype d’Africains dans la ville de Port-Au-Prince. Ils sont arrivés là-bas, il y a 400 ans par l’esclavage. Autant les Français qui étaient les colonisateurs avaient une responsabilité très lourde, autant les descendants des Africains qui les ont fait partir là-bas ont également une part responsabilité. C’est la raison pour laquelle, je me réjouis que le Président Me Abdoulaye Wade l’ait compris. Et que, immédiatement après le drame, il soit le premier chef d’Etat Africain à avoir pris des initiatives très fortes, à avoir fait de grandes déclarations et à avoir demander la mobilisation de son pays d’abord et ensuite de l’Afrique. Les Haïtiens sont des Africains qui sont sur les Îles Caraïbes. Ils ont le malheur d’être sur une île instable au plan tectonique. Ils ont la difficulté d’être en proie à une classe politique à la limite insouciante. Je le dis parce que j’étais consultant du Ndi pour participer à la crise d’identité idéologique. Il y a une centaine de partis politiques comme au Sénégal, qui passent tout le temps à se crêper le chignon sans proposer des projets viables au peuple Haïtien. C’est ce qui fait qu’il n’y a même pas un bon plan d’urbanisation. Il n’y a pas de réflexion sur l’habitat et l’urbanisme. Ce qui fait qu’à la moindre catastrophe, la situation est aggravée. Parce que le pays n’est pas bien urbanisé. Les gens habitent sur des collines en calcaires, sans fondements solides. Ce qui fait que le moindre coup de vent peut emporter des quartiers de Port-Au-Prince. Alors que les hommes politiques passent leur temps à s’insulter par presse interposée.
Vous voulez dire que la classe politique Haïtienne a une part de responsabilité dans cette catastrophe ?
La classe politique a une part de responsabilité. C’est qu’aussi ce pays a été décimé à plusieurs reprises. Plus de 30% des intellectuels de ce pays sont partis. Ils sont dans la diaspora. Parce que cette panne politique, cette panne idéologique, les différentes dictatures qui se sont succédé là-bas, celle de Duvalier et celles d’après, ont donné lieu à une sorte d’instabilité, d’insécurité à tout point de vue, au niveau des investissements et des intellectuels. Donc la diaspora Haïtienne fait près de 4 millions d’âmes éparpillées dans le monde. Les cadres ont fui. C’est un pays comme la Guinée où les cadres politiques sont partis. C’est pourquoi, il faut se méfier des désordres politiques et des pannes politiques.
Est-ce que vous trouvez pertinente l’idée du chef de l’Etat d’un retour volontaire des Haïtiens en terre africaine, notamment au Sénégal ?
Le président de la République du Sénégal, Me Abdoulaye Wade, n’a fait que reprendre cette volonté toujours exprimée des Africains de retourner chez eux. Que ce soit des Africains Américains, des Africains de la Jamaïque, des Caraïbes… De tout temps, les Africains ont réclamé un retour aux sources. On a vu Marcus Garvey à la fin des années 1800 qui avait lancé son mouvement «Black star line» pour demander aux Africains de retourner sur leur terre. Comme les Juifs ont marché vers leur Terre Promise. On a vu beaucoup d’intellectuels Africains se battre pour un retour aux sources ou une renaissance de l’Afrique : de William Du Bois à Kwamé NKrumah, en passant par Cheikh Anta Diop. Pendant la première moitié du 20e siècle, les Africains et les Noirs de la Diaspora se sont mobilisés pour le retour de leurs frères sur le continent. Donc, l’idée d’un retour des Haïtiens en Afrique est une idée ancienne que le Président a reprise et qu’il a voulu concrétiser. Parce qu’il y a une situation qui prévaut, il faut penser à faire revenir nos frères chez eux où ils peuvent trouver la sécurité et retrouver leur dignité. Entre-temps Haïti est devenu une République. C’est la première République indépendante, il est difficilement imaginable de transposer un peuple d’une dizaine de millions d’habitants vers l’Afrique. Encore qu’il y a des terres en Afrique, il y a de gros morceaux de déserts en Afrique où personne n’habite. Tout cela, c’est de la réflexion. Le Président Wade s’est comporté en intellectuel pour lancer le débat. Il n’a pas dit qu’il va mettre un bateau entre Port-Au-Prince et l’Afrique pour faire une sorte de «chartérisation» pour le retour des Haïtiens. Mais, il pense au mouvement inverse. Il y a eu le commerce triangulaire. Les Européens sont venus prendre les Africains pour les amener en Amérique, vers Haïti. Le Président Wade a pensé, comme certains grands intellectuels, à un mouvement retour ; un retour des Africains perdus à la Terre Promise. Parce que l’Afrique est la Terre Promise. Parce que l’Afrique est le continent du 21e siècle. Les gens ne veulent pas en parler. L’Europe a fait son temps. C’est le vieux continent. Actuellement, c’est la Chine qui est le centre de gravité de la croissance et de l’économie mondiale. Bientôt, ce marché sera certainement saturé. Pour le 21e siècle, il faut compter avec l’Afrique. Les ressources sont là : les ressources humaines, les ressources naturelles. Il suffit simplement de faire quelques efforts supplémentaires en matière de démocratie pour que les Africains de la diaspora puissent retrouver leur dignité dans leur propre continent. C’est dans ce cadre que le Président Wade a pensé à un retour des Haïtiens en Afrique. Sur le plan pratique, ce qui est envisageable, je crois que les Etats africains, sur la proposition du Sénégal, vont prendre des résolutions et accorder des nationalités et des titres de séjour à tout Haïtien qui en ferait la demande. Et également accompagner leur installation en Afrique par des appuis économiques. Pour qu’ils puissent avoir des terres à cultiver, des emplois, bénéficier des systèmes de santé. Pour qu’ils puissent être des Africains à part entière. Cela est envisageable. Certainement tout le monde ne viendra pas. Peut-être d’ici dix ans, certains Haïtiens vont retourner chez eux, en Afrique.
Vous devez conduire une mission en Haïti. En quoi consiste cette mission ?
Le chef de l’Etat a bien voulu me faire l’honneur de me désigner pour conduire une mission en Haïti afin de m’enquérir davantage de la situation et apporter la compassion, l’aide et le soutien du peuple Sénégalais. C’est une mission qui tarde à se réaliser parce que Port-Au-Prince est sous Administration Américaine dans le domaine des transports. Il est difficile aujourd’hui d’y accéder avec des avions de ligne. Il n’y a que les avions humanitaires qui peuvent y accéder pour y apporter l’aide humanitaire et médicale. Il y a des contingents Sénégalais. Des policiers et des juges Sénégalais en Haïti.
Le Monument de la renaissance peut être un aspect de ce combat du Président Wade pour la reconnaissance de l’Afrique. Mais il a fait beaucoup de bruit au Sénégal. Les gens estiment que sur le plan économique, il n’est pas opportun. Qu’est-ce que vous avez à répondre à cela ?
Si vous cherchez dans l’œuvre scientifique du Président Wade depuis qu’il était étudiant, vous verrez qu’il s’est toujours battu pour la dignité des Africains. Quand il était dans l’opposition, il a toujours soutenu des mouvements de libération. Que ce soit en Angola, en Algérie, au Congo quand il y a eu des troubles. Mais étant un simple opposant, il s’est offert en Consultant pour aider les pays Africains à retrouver leur dignité. Cela, il le fait, parce qu’il fait partie des Panafricanistes d’un autre siècle. Bien avant lui, beaucoup d’Africains ont mené des actions. Mais c’était des actions intellectuelles. Si vous consultez l’histoire du Panafricanisme, pendant tout le 20e siècle, c’était des Congrès, des Réunions. Mais personne n’a mis entre les mains des Africains, un symbole, j’allais dire un mur de lamentation, un miroir dans lequel ils peuvent se regarder et dire : «Nous devons nous battre pour faire renaître notre passé.» Au lieu de se limiter aux livres, le Président Wade a voulu construire un Monument. C’est là tout le sens du Monument de la renaissance. Beaucoup de gens ne comprennent pas. Ils sont entrain de crier.
Si les gens crient, c’est parce qu’ils estiment qu’il y a des priorités qui sont là qu’il faut régler ?
La dignité des peuples transcende les opportunités économiques. A quoi sert d’avoir beaucoup de biens au moment où on continue de ne pas être respecté. Vous savez ce que Hegel et Goebbels ont écrit sur les Noirs ? Ils ont dit que les Noirs n’avaient pas d’âmes. Les Noirs n’avaient pas d’Histoire. La race noire est la race inférieure. Il y a un substrat de manque de considération de l’Homme Noir. Est-ce que les opportunités économiques africaines ne viendraient pas de ce Monument de la renaissance ? Le combat de la Renaissance africaine est un combat qu’on mène depuis près d’un siècle. Mais il n’y avait pas un symbole. La particularité du Président Wade est qu’il voulait laisser un symbole aux générations futures. Et il l’a fait. Ce projet était un projet pour la dignité de l’Homme Noir. Il n’y a pas de projet plus viable, plus pertinent qu’un projet de genre. Il faut taire ce débat. Il faut arrêter de politiser ce débat, de le «confessionnaliser», pour se dire que la dignité n’a pas de prix. Et quoiqu’il en coûte, il fallait réaliser ce Monument.
Parlons maintenant de politique. Le Pds est devenu Pds/l. En tant que Pds authentique, comment vous analysez cette mutation ?
En tant que Pds de lait, je crois que c’est normal qu’un être vivant qui grandit puisse connaître des mutations. Un bébé, quand il devient un garçon, on lui donne une culotte et une chemise. Quand il devient, comme on dit en Wolof, un «Waxambané» (adulte), on lui donne un costume et une cravate. Le Pds a grandi, il a maintenant un peu plus de 35 ans. Le Pds est un adulte, il doit se comporter en adulte. Il n’est plus dans l’opposition. Il a fait 26 ans d’opposition et dix ans au pouvoir. Tout cela accumulé doit en faire un grand parti responsable. Ce qui me plaît dans tout cela, c’est que l’ancrage libéral a été préservé. Parce que le Pds est un parti libéral. Changer de noms, c’est bien beau. Mais il faut changer aussi de comportement. En tant que politologue, je pense que ce n’est pas par certains actes qu’on peut conserver le pouvoir pendant cinquante ans.
Le nom Mohamadou Lamine Massaly du Pds est cité dans un incendie «criminel» contre le Ps. Quelle est votre position sur cela ?
Je ne parle pas de personnes. Je voudrais simplement dire que la construction de la démocratie a pris beaucoup de temps et d’énergie. Cela s’est fait avec beaucoup de difficultés. Dans la paix certes et la stabilité. Mais il y a de grands hommes d’Etat, qui se sont succédé depuis la colonisation. Lamine Guèye, Galandou Diouf, Cheikh Anta Diop, Léopold Sédar Senghor se sont battus pour que nous ayons un pays stable. Nous avons fait notre marche progressive vers la démocratie. Le Sénégal est une puissance démocratique et diplomatique. Il ne faut pas compromettre tout cela par des gens qui sortent d’on ne sait où, qui se projettent au-devant de la scène avec leur comportement tout à fait particulier. La violence n’a pas sa place dans le champ politique sénégalais ; surtout sous l’Alternance. Si tant est que nous sommes de vrais libéraux, nous devons comprendre que le libéralisme est avant tout la liberté de chaque individu, c’est aussi la tolérance, la responsabilité. Il ne faut pas jouer avec le feu. En démocratie, jouer avec le feu, c’est comme si on donnait une boîte d’allumettes à un garçon près d’une citerne remplie d’essence. S’il y a des problèmes, c’est tout le monde qui en pâtira. Je ne crois pas, comme certains le pensent, que cet incident est commandité par la direction du Pds. Non ! Personne à la direction du Pds ne peut dire à quelqu’un d’aller mettre le feu à un meeting d’opposants. Ce que vous voyez dans le Pds, le Rewmi d’Idrissa Seck, le Waar-Wi de Fada, la Génération du concret, le «Beug Beug Askan-wi» que j’ai animé, je les considère tous comme des courants. Cela témoigne des contradictions internes du parti qui s’expriment en courant. Selon qu’on est plus adroit ou non, on crée un parti. Mais le Pds n’est pas un parti unanimiste où c’est le règne de l’Omerta. Où personne ne dit rien. Où tout le monde se comporte en mouton de Panurge. Le jour où il y aura des gens qui vont commanditer un acte de violence contre des opposants, il y aura des gens qui vont se lever pour dire : «Non, nous condamnons cela !» J’ai entendu Pape Samba Mboup, Babacar Gaye condamner cet acte. C’est un acte barbare, répréhensible. Ces auteurs doivent être punis par la loi. Personne n’est d’accord sur cela. Le parti libéral au Pds/l, c’est normal qu’il fédère tous ces courants pour affronter les futures échéances et avoir des victoires pour rester au pouvoir. Changer de nom, c’est bien. Mais changer de comportement, c’est encore mieux.
Vous avez changé de nom ; Pds à Pds/l. L’alliance Sopi pour Demain est devenu aussi l’Alliance Sopi pour Toujours (Ast). Que s’est-il passé ?
Le Sopi est en marche aujourd’hui. Et puisque nous comptons changer les choses toujours, Sopi pour demain serait réducteur. Sopi pour Toujours est encore meilleure.
On constate que le Secrétaire général du Pds a donné plus de considération aux alliés, en désignant Mamadou Diop Decroix, Secrétaire général de Aj/Pads, comme coordonnateur national de l’Ast. Comment analysez-vous cela ?
Mamadou Diop Decroix est un allié fidèle au Président Wade depuis l’opposition. Il n’a jamais varié dans ses positions. Il mérite bien d’être à la tête d’une alliance. Le Pds a beaucoup de choses à faire. L’alliance peut être confié à un allié dont on est sûr qu’il ne le trahira pas. Il est compétent. On peut lui faire confiance. Cela ne traduit pas le manque de considération aux autres membres de l’alliance ou du Pds. N’importe quel autre responsable du Pds aurait pu être coordonnateur de l’alliance. Il faut renforcer tout cela.
Je vois sur vos notes Tfm. J’en viens. La Télévision Futurs Médias tarde à démarrer ses programmes du fait d’un blocage. Alors, quelle est votre position sur ce dossier ?
(Rires). Oui ! Je suis sûr que je ne peux pas échapper à cette question. J’avoue que Youssou Ndour est un citoyen qui a toujours joué un important rôle, depuis plus d’un quart de siècle, dans le domaine qui est le sien. Je dois dire qu’il a réussi dans son art. Si chacun faisait ce qu’il a à faire exactement comme Youssou Ndour a fait dans son domaine, notre pays aurait pu se développer davantage. Je crois que Youssou Ndour est un bon ambassadeur du Sénégal. Je vais vous raconter une anecdote. Une fois, on avait une conférence à Dakar, j’avais une collègue, ministre de la Coopération, d’un pays qui devait venir. Elle s’est mise à hésiter. Mais quand je lui ai dit que You sera au colloque et qu’il va peut-être chanter quelques beaux morceaux pour inspirer notre réflexion. Elle a pris l’avion immédiatement. Elle m’a dit : «J’arrive.» C’est pour vous dire que Youssou Ndour est un personnage assez important, il a influencé l’éducation de beaucoup d’entre nous dans notre tendre jeunesse. Avec des chansons qui ont beaucoup de moralité, d’encouragement dans beaucoup de domaines. Et Youssou Ndour est quelqu’un de très important. Si dans le cadre de la libéralisation de l’espace audiovisuel, on lui permettait d’étendre ses activités à la télévision et qu’il ait sa fréquence, je suis sûr qu’il pourra apporter quelque chose à notre démocratie. Par conséquent, je souhaiterais que, très rapidement, une issue heureuse soit trouvée à ce dossier. S’il remplit les critères du cahier de charges, il doit avoir sa télé comme tous les citoyens qui le souhaitent.
Le Parti communiste chinois est en visite au Sénégal. Quel est le sens de cette visite ?
Le Parti communiste chinois est un parti communiste de nom. Mais dans le cadre d’un comportement global, nous avons beaucoup de choses en commun. D’abord, l’économie sociale est une économie libéralisée. Ils appellent cela socialisme libéral. Nous parlons de libéralisme social. Ils font des infrastructures tous azimuts à travers le pays. Nous en faisons autant. Ils font beaucoup de social, en redistribuant le fruit de la croissance aux couches les plus défavorisées. Nous faisons la même chose. Depuis la reprise des relations diplomatiques, notre parti est en contact avec le Parti communiste chinois. Depuis deux à trois ans, on envoie des délégations de cadres, de jeunes, de femmes en Chine qui rencontrent des délégations à Pékin. Nous parcourons la Chine pour nous enquérir du modèle chinois de développement et l’appliquer à notre modèle libéral social. Le ministre chargé des Affaires internationales du Pcc vient, pour la deuxième fois, au Sénégal. Chaque année, ils viennent voir ce qui se fait au Sénégal. Les questions de coopération économique se règlent au niveau des partis politiques d’abord. Le parc culturel et la construction des autoroutes et même la finition des chantiers laissés par Taiwan, tout cela c’est au niveau des partis que nous avons discuté et fait la demande pour que le Pcc instruise le gouvernement Chinois pour aider le Sénégal dans ses projets. Le Pcc est un parti très fort qui a près de 40 millions de membres actifs. C’est un parti qui donne sa feuille de route au gouvernement. Il faudrait qu’on en arrive à cela. Il faut que ce gouvernement utilise la feuille de route du Pds/l à l’avenir. Et que ce soit nos projets qui sont appliqués par le gouvernement. Les ministres du Pcc sont puissants par rapport aux ministres du gouvernement. Il y a deux gouvernements. Les ministres du parti et les ministres administratifs qui sont sous l’autorité des ministres du parti. C’est un bon système. Cela permet d’appliquer les fruits de la réflexion du parti. C’est ce qu’il faut imiter dans le modèle Chinois. Le ministre est arrivé hier avec une délégation de sept personnes, c’est pour vous dire combien le Pds est important pour le Pcc. L’ambassadeur est venu nous rendre visite à la permanence du Pds. C’est le premier ambassadeur que j’ai reçu. Il m’a dit qu’il n’est pas seulement le représentant du gouvernement, mais du Parti communiste chinois. Parce qu’il en est membre depuis vingt ans. La délégation sera reçue par le parti, par le président. Nous engageons 2010 avec la réalisation de pas mal de projet. Il y aura beaucoup de formation pour bénéficier de la sagesse universelle chinoise. Nous voulons nous ouvrir à tous les peuples qui ont de l’expérience dans l’humanisme et dans le développement économique.
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