Le Premier ministre italien Mario Draghi, dont la démission a été refusée par le président Sergio Mattarella, a commencé vendredi à compter ses troupes pour voir si son gouvernement peut encore obtenir la confiance du parlement.
M. Draghi, qui a voulu démissionner après la non-participation du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème), membre de la coalition au pouvoir, à un vote de confiance demandé par le gouvernement, a été "invité à se présenter devant le parlement (...) afin qu'ait lieu une évaluation de la situation", a annoncé la présidence jeudi soir. Mario Draghi devant se rendre lundi et mardi à Alger, cette séance cruciale a été fixée à mercredi.
En attendant, un décompte frénétique des parlementaires soutenant Mario Draghi ou au contraire souhaitant des élections anticipées a débuté dès jeudi soir. Le Parti démocrate (PD, centre-gauche) et Matteo Renzi, ancien Premier ministre et chef du petit parti centriste Italia Viva (IV), tentent par tous les moyens de convaincre M. Draghi de rester à la tête du gouvernement jusqu'aux élections prévues début 2023. En toile de fond, la crainte des dirigeants de gauche et centristes de devoir affronter des élections anticipées pour lesquelles tous les sondages donnent la droite largement gagnante. Une droite qui, malgré tout, hésite car elle divisée.
Les partis de la majorité gouvernementale, Forza Italia de Silvio Berlusconi et la Ligue de Matteo Salvini, sont tentés d'aller aux urnes, mais auraient du mal à expliquer à leur électorat le refus de voter la confiance au gouvernement Draghi alors que l'Italie doit affronter l'inflation, la nouvelle vague de Covid ou la guerre en Ukraine et ses conséquences. Le parti Fratelli d'Italia (FDI, extrême droite), dans l'opposition, pousse en revanche de toutes ses forces pour obtenir des élections anticipées.
Et quid du Mouvement 5 Etoiles, à l'origine de la crise et considéré comme un pestiféré par les autres partis? Rien n'a filtré officiellement sur la réunion de leur Conseil national qui s'est tenue tard jeudi soir. Giuseppe Conte, le prédécesseur de M. Draghi à la tête du gouvernement et actuel chef du M5S, est resté laconique: "On a discuté, nous avons pris acte de la démission de M. Draghi et nous continuerons à discuter demain".
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