L'affaire Edward Snowden a connu un rebondissement similaire à celle de Julian Assange. Dimanche 23 juin, le ministre équatorien des Affaires étrangères, Ricardo Patiño, a annoncé que Snowden, ex-consultant de la CIA accusé d'espionnage par Washington, avait demandé l'asile à son pays.
Et selon WikiLeaks, Snowden "est (déjà)"en route pour l'Equateur, par un chemin sûr afin d'obtenir l'asile, et il est escorté par des diplomates et des conseillers juridiques de WikiLeaks", a déclaré l'organisation dimanche dans un communiqué.
"S'il veut demander l'asile au gouvernement équatorien, il peut le faire et bien sûr nous étudierons sa demande", avait indiqué en début de semaine Ricardo Patiño.
Il y a un an presque jour pour jour, le 19 juin 2012, c'est Julien Assange qui se réfugiait à l'ambassade d'Equateur à Londres, le cybermilitant australien souhaitant par cette entreprise éviter une extradition en Suède pour une affaire de viol qu'il nie. Il redoute toujours, dans un second temps, d'être transféré vers les Etats-Unis et d'y encourir la prison à perpétuité.
Mais pourquoi les deux hackers ont-ils choisi de demander l'asile auprès de l'Equateur, pays qui avait déjà au passage proposé à Julian Assange de l'accueillir en 2010 juste après la publication des premiers télégrammes diplomatiques WikiLeaks?
Le pays qui sait dire non
Une partie de la réponse à cette question se trouve ici: c'est un Etat qui ose dire "non" aux Etats-Unis. Jusqu'en 2009, les Américains détenaient une base militaire sur le sol équatorien. Mais "lorsqu'ils ont tenté d'obtenir sa prolongation, en 2007, le président Rafael Correa leur a répondu qu'il n'y avait aucun problème, à condition que les Etats-Unis autorisent l'Equateur à ouvrir une base militaire en Floride", rappelle Le Monde.
Il existe aussi une autre explication: accorder l'asile à Snowden ou Assange est un moyen pour ce pays de 15 millions d'habitants de faire une démonstration de son anti-impérialisme. L'Équateur est membre de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques, un groupe de pays très critique à l'égard de l'influence américaine dans la région. "En s'engageant dans une confrontation diplomatique surmédiatisée avec le Royaume-Uni (pour l'affaire Assange ici), Correa espér(ait) bien impressionner ses voisins socialistes d'Amérique du Sud et gagner en influence dans la région", expliquait Le Figaro.
Un autre but recherché est aussi de gagner la sympathie de la population pour le gouvernement, dans un pays sensible à la souveraineté nationale et à l'anti-impérialisme.
Enfin, plusieurs alliances et traités commerciaux ont déjà été établis entre l'Equateur et les ennemis historique des Etats-Unis: l'Iran, Cuba et le Venezuela.
Tout comme Julian Assange, Edward Snowden ne devrait donc pas trop avoir de souci à se faire: l'Equateur est bien le dernier pays qui le remettrait au pays de l'Oncle Sam.
1 Commentaires
Xeuss
En Juin, 2013 (08:48 AM)Participer à la Discussion