Dans un entretien à la presse régionale, le chef de l'État a affirmé jeudi qu'il fallait «protéger les agriculteurs contre les stigmatisations dont ils sont l'objet».
Le président Emmanuel Macron, qui inaugurera le Salon de l'Agriculture samedi, a affirmé qu'il «ne tolérerai(t) aucune violence à l'encontre des agriculteurs», dans une interview dans la presse quotidienne régionale (PQR), mise en ligne jeudi 20 février. «Nous sentons aujourd'hui une tension forte dans la société et il faut à la fois protéger les agriculteurs contre les stigmatisations dont ils sont l'objet et réussir la transformation du modèle agricole», a affirmé M. Macron dans plusieurs journaux de la PQR (Ouest France, La Voix du Nord, le groupe EBRA...). «Les tensions, on les sent sur l'élevage et le bien-être animal, sur l'agriculture et l'utilisation des pesticides. Je ne tolérerai aucune violence à l'encontre des agriculteurs», a-t-il assuré.
Interrogé sur le glyphosate, dont l'interdiction en 2021 inquiète le monde agricole, le chef de l'État a réaffirmé que cet objectif «ne sera pas tenable sur la totalité des exploitations». Il avait déjà déclaré en janvier 2019 que la France ne parviendrait pas à se passer «à 100%» du glyphosate en trois ans. Sur ce sujet, «j'ai toujours indiqué que nous ne laisserions pas les agriculteurs sans solutions. Le gouvernement a saisi l'Anses et l'Inra pour identifier les alternatives viables et pour organiser une sortie du glyphosate sur des bases objectives», a-t-il rappelé. Il a d'ailleurs annoncé une aide de 25 millions d'euros pour compenser une partie des pertes de récolte liées à la mise en place des «zones de non-traitement» par les pesticides.
«Je salue Lidl»
Le président a également affirmé que la loi Alimentation, qui promet de rémunérer les agriculteurs en fonction de leurs coûts de production, «commence à produire des effets. La clé de tout ça, c'est bâtir des indicateurs puis organiser le dialogue dans la filière. Cela suppose aussi que tous les acteurs de la chaîne soient responsables. Je salue Lidl par exemple, qui contractualise, donne du prix et de la visibilité». «Nous avons multiplié les contrôles. Résultat: 4 millions d'euros d'amendes ont été prononcés envers les distributeurs pour non-respect des règles. Nous avons assigné Leclerc. La grande difficulté que nous rencontrons, ce sont ceux qui essayent de contourner la loi avec leurs centrales d'achats en Belgique ou ailleurs. Ce ne sont pas des tendres, moi non plus, ça tombe bien», a-t-il affirmé.
Interrogé sur les droits de douane qui risquent d'augmenter après le Brexit, il a prévenu: «Nous ne pouvons pas accepter un modèle où la Grande-Bretagne décide de diverger sur le plan réglementaire, de faire du dumping social et environnemental. Je veux dire à nos pêcheurs que je me battrai pour eux. Si nous n'obtenons pas les mêmes accès qu'aujourd'hui, nous chercherons des compensations. Je ne laisserai pas nos pêcheurs être touchés par le vote britannique auxquels ils ne peuvent rien».
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