Alors que la poche de résistance de la vallée du Panchir, au nord-est de Kaboul, leur échappe toujours, les Taliban ont annoncé dimanche que des centaines de leurs combattants se dirigeaient vers cette zone. Le Front national de résistance, notamment emmené par Ahmad Massoud, se dit prêt à se battre même si aucun combat n'a été rapporté pour le moment.
Alors que les évacuations aériennes se poursuivent dans une atmosphère chaotique à l'aéroport de Kaboul, les Taliban au pouvoir ont annoncé, dimanche 22 août, le lancement d'une offensive d'envergure contre la seule zone qui leur résiste encore, la vallée du Panchir.
"Des centaines de moudjahidines de l'Émirat islamique se dirigent vers l'État du Panchir pour le contrôler, après que des responsables locaux ont refusé de le remettre de façon pacifique", ont indiqué les Taliban sur leur compte Twitter en arabe.
Alors que les Taliban sont facilement entrés le 15 août dans la capitale afghane, une poche de résistance s'est formée dans la vallée du Panchir, au nord-est de Kaboul, longtemps connue comme un bastion anti-Taliban. Ce Front national de résistance (FNR) est notamment emmené par Ahmad Massoud, fils du commandant Ahmed Shah Massoud assassiné en 2001 par Al-Qaïda.
Selon Reuters, un proche d'Ahmad Massoud a dit pour sa part qu'aucun signe n'indiquait que des véhicules des Taliban étaient entrés dans la vallée et qu'aucun combat n'avait été rapporté.
"Bain de sang"
Un porte-parole du FNR, Ali Maisam Nazary, a déclaré à l'AFP que le Front se préparait à "un conflit de longue durée" avec les Taliban. Selon lui, des milliers d'Afghans ont rejoint la vallée du Panchir pour combattre le nouveau régime.
"Les Taliban ne dureront pas s'ils continuent ainsi. Nous sommes prêts à défendre l'Afghanistan et nous mettons en garde contre un bain de sang", a déclaré dimanche Ahmad Massoud à la chaîne Al-Arabiya.
Lors d'un autre entretien donné à Reuters, il a dit dimanche espérer qu'un dialogue puisse s'ouvrir avec les Taliban mais ajouté que les forces qu'il dirige étaient prêtes à se battre.
"Nous voulons faire comprendre aux Taliban que la seule marche à suivre est une négociation", a-t-il dit. "Nous ne voulons pas qu'une guerre éclate", a-t-il ajouté, indiquant toutefois que ses combattants étaient disposés à se battre si les Taliban essayaient d'envahir la zone. "Ils veulent résister à tout régime totalitaire", a dit Ahmad Massoud.
Ahmad Massoud a appelé à la formation d'un gouvernement inclusif où l'ensemble des différents groupes ethniques du pays seraient représentés, soulignant qu'un "régime totalitaire" ne devait pas être reconnu par la communauté internationale.
En 1997, Ahmed Shah Massoud, légendaire chef de guerre surnommé "Le lion du Panchir", avait fait sauter le tunnel de Salang, construit lors de l'invasion soviétique de l'Afghanistan (1979-1989), fermant ainsi la porte d'entrée de la vallée par le sud. Malgré de nombreuses tentatives, les Taliban n'étaient jamais parvenus à s'emparer du Panchir.
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