« Les tempêtes cycloniques tropicales posent un danger sérieux et perpétuel aux citoyens américains. Les conséquences dévastatrices de l’Ouragan Katrina survenu en 2005 en Nouvelles Orléans peuvent en témoigner ». Cette déclaration du Professeur Grégoire Jenkins de l’Université de Howard à Washington D.C en dit long sur la volonté des Américains de percer le mystère des cyclones. C’est dans ce cadre d’ailleurs que plus d’une quarantaine de chercheurs de la National Aeronautics and Space Administration (NASA) a installé ses quartiers à Kaosara, une localité située dans la communauté rurale de Diass pour se lancer dans une grande enquête scientifique.
L’opération intitulée l’Analyse multidisciplinaire de la mousse africaine (AMMA), a démarré dans les îles du Cap-Vert et au Sénégal depuis le 15 Août et se terminera le 30 septembre. Il s’agit de voir comment les poussières et les vents africains influencent la formation des ouragans dans l’océan Atlantique. Yaye Kène Gassama, ministre de la Recherche scientifique, en compagnie de l’Ambassadeur des Etats-Unis et du directeur de la météorologie nationale, a visité hier le site et procédé au lancement du premier ballon de sonde.
Le programme a été entamé par des équipes américaines, françaises et sénégalaises, qui ont mis en place un dispositif expérimental d’un coût de plus de 89 millions de Fcfa, financé par la NASA. Il s’agit d’équipements au sol et des moyens aéroportés composés d’un radar NPOL de la NASA, d’une portée de 150 kilomètres pouvant atteindre 300 kilomètres. Il s’y ajoute une tour de flux, une station de sondage et d’un disdomètre. Après le 30 septembre, toutes les données recueillies seront analysées aux Etats-Unis et les résultats seront mis à la disposition des décideurs et publiés dans des revues scientifiques.
Selon Yaye Kène Gassama, le projet est d’un intérêt mutuel pour les deux pays. Il permettra, entre autres, de maîtriser l’évolution des masses nuageuses qui s’accumule sur les côtes atlantiques pour ensuite progresser vers les côtes américaines pour générer des cyclones aux conséquences incalculables. Ainsi, le dispositif permettra non seulement de prédire à court terme ces évènements mais aussi de prendre des décisions basées sur des données scientifiques fiables. En ce qui concerne le Sénégal, dont « l’économie est largement tributaire de la pluviométrie », note le ministre, l’opération lui permettra de disposer d’outils fiables pour faire face aux aléas comme la sécheresse, les inondations, les maladies hydriques comme le paludisme, l’invasion acridienne etc.
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