L’APDHA, qui présentait mardi à Cadix (sud de l’Espagne) son rapport annuel « les droits humains à la frontière sud 2006 », a indiqué que les cas de 1.167 immigrants clandestins morts ou disparus sont documentés, alors que pour le reste il s’agit d’estimations faites sur la base d’informations fiables.
Selon le président de l’APDHA, Rafael Lara, 47.102 immigrants illégaux ont été arrêtés par les forces de sécurité espagnole en 2006, dont 33.126 aux Iles Canaries.
10.653 de ces immigrés ont été rapatriés vers leurs pays d’origine.
M. Lara a exprimé sa préoccupation pour l’accroissement du nombre des immigrés illégaux arrêtés qui est passée de 11.781 personnes en 2004 à 15.675 en 2005, et qui s’est multiplié par trois en 2006, pour atteindre 47.102.
Le rapport de l’APDHA fait également état de 7.000 immigrants arrêtés dans les eaux territoriales des pays africains proches de l’Espagne par les patrouilles de l’Agence européenne de surveillance de la frontière extérieure (3.900 personnes), et les marines du Maroc, de la Mauritanie, du Sénégal et du Cap Vert (3.100 personnes).
Le rapport de l’APDHA, qui sera présenté au Forum social mondial de Nairobi (20-25 janvier), dénonce le « dispositif répressif » mis en place par le gouvernement espagnol, ainsi que la « vision xénophobe et raciste envers les Noirs » qui marque la politique migratoire de l’Espagne.
« On refoule 47.000 Subsahariens alors dans le pays vit un million d’immigrants sans papiers qui proviennent de pays autres que l’Afrique subsaharienne », a critiqué M. Lara dont l’organisation suit de près l’évolution du phénomène migratoire en Espagne depuis 1997.
Le président de l’APDHA a également indexé les communautés autonomes espagnoles gouvernées par le Parti Populaire (PP, droite) et qui refusent d’accueillir des immigrés africains et génèrent ainsi une « alerte sociale trompeuse et injustifiée qui donne lieu à des attitudes racistes ».
Cette politique de fermeture des frontières ne cadre nullement avec les conclusions de plusieurs études, comme un récent rapport de l’Institut d’études autonomiques (IEA, Barcelone) qui relève que l’Espagne aura besoin d’au moins quatre millions de travailleurs étranger d’ici à 2020, pour pouvoir maintenir le rythme actuel de croissance de son économie.
Dans le document intitulé "Espagne 2020, un métissage inévitable", l’IEA note que le marché du travail nécessite davantage de main - d’œuvre étrangère pour accompagner le dynamisme de l’économie espagnole, qui affiche l’un des taux de croissance les plus élevés de la zone euro, avec une hausse du PIB de 3,7 pour cent au deuxième trimestre 2006 et un taux prévisible de 3,2 pour cent pour 2007.
Selon cet institut de recherche, relevant du gouvernement autonome de la Catalogne (Est), il faudrait à l’Espagne, au moins 4 millions d’immigrés âgés entre 16 et 24 ans pour remédier au vieillissement de la population et maintenir la croissance économique du pays dans les prochaines quinze années.
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