Le procès au Tribunal suprême de Madrid contre 12 séparatistes catalans accusés d’avoir cherché à provoquer le divorce de la Catalogne avec l’Espagne en est arrivé à sa deuxième phase.
Après avoir entendu les avocats de la défense, qui ont soutenu que les libertés de leurs clients étaient brimées, c’est au tour des témoins officiels. Et, surtout, le principal d’entre eux, celui qui au moment des faits reprochés (septembre et octobre 2017) était le chef du gouvernement central, Mariano Rajoy, aujourd’hui en retraite anticipée.
L’audition de Mariano Rajoy était la plus attendue. Certes, auparavant, on a pu entendre le témoignage d’autres ministres de son gouvernement, mais tous les projecteurs étaient braqués sur l’ancien chef du gouvernement, celui qui avait dû prendre des décisions après le référendum d’autodétermination illégal du 1 octobre 2017 et la déclaration d’indépendance, trois semaines plus tard.
Les magistrats ont demandé à Mariano Rajoy pourquoi il n’a pas réussi à dialoguer avec les leaders séparatistes catalans. « Dialoguer avec des gens qui ne veulent parler que d'une date pour en finir avec la Constitution espagnole et la souveraineté nationale n’était tout simplement pas possible. En tout cas pas pour moi », a-t-il expliqué.
On a pu voir l’ancien chef du gouvernement sérieux et même très tendu. Il a en effet dû répondre à une question délicate : si le mouvement séparatiste a agi avec violence, alors pourquoi ne pas avoir été plus ferme contre eux ? Et si les indépendantistes catalans ont agi pacifiquement, alors pourquoi avoir mis sous tutelle la région ?
« J’étais franchement préoccupé. Alors, pour la première fois de l’histoire, nous avons mis en marche l’article 155 de contrôle de la région, un article qui est prévu pour des situations limites », a répondu Mariano Rajoy.
La défense de la Constitution, tel est l’argument central de Mariano Rajoy. Il a affirmé à l’envi qu’il s’est comporté comme le garant de la législation espagnole et qu’il a agi correctement pour « défendre les intérêts et les droits de tous les Espagnols ».
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