Le tueur en série français Michel Fourniret a livré des aveux ambigus dans l’affaire de la disparition de la petite Estelle Mouzin remontant à janvier 2003, dévoile jeudi 20 Minutes, à la lecture du procès-verbal de son audition le 27 novembre face à la juge Khéris, qui avait mis en examen le pédophile.
“A l’âge que j’ai, je n’ai rien à craindre ni à perdre”, a déclaré Michel Fourniret, selon le document de dix pages consulté par 20 Minutes. “Si cette petite avait croisé mon chemin, je vous le dirais (...) mais je n’en ai pas souvenance”, a affirmé “l’Ogre des Ardennes”, âgé de 77 ans et atteint de troubles de la mémoire.
“Je vous exhorte à me considérer coupable”
“Dans l’impossibilité où je suis de vous dire si je suis responsable de sa disparition (...), je vous exhorte à me considérer comme coupable, à me traiter comme coupable”, a encouragé Fourniret. “Ça ne fait pas ‘tilt’ et il me semble que ça devrait faire ‘tilt’”, a-t-il dit ensuite. “Je ne suis pas complètement sûr de n’y être pour rien... Dans le doute, je m’affirme comme responsable”, s’est prononcé le suspect.
Une source proche du dossier relativise les propos tenus par Michel Fourniret, qui pourrait chercher à prolonger ses auditions, synonymes pour lui de sorties.
Monique Olivier réentendue vendredi
Monique Olivier, ex-épouse de Fourniret, sera réentendue vendredi par la même juge, a confirmé jeudi son avocat. “C’est une étape obligatoire”, a déclaré Me Richard Delgenes, confirmant une information du Parisien. “La juge veut savoir si elle a des éléments qui permettraient de mettre en porte-à-faux Michel Fourniret”. Lors de sa dernière audition chez la juge d’instruction Sabine Khéris, le 21 novembre, Monique Olivier avait contredit l’alibi fourni par le tueur en série pour le jour où la fillette a disparu.
Fourniret avait toujours nié
Fin novembre, Michel Fourniret a été mis en examen pour “enlèvement et séquestration suivis de mort” dans l’enquête sur la disparition d’Estelle Mouzin, alors qu’il avait jusque-là toujours assuré être étranger à l’affaire, expliquant qu’il se trouvait ce jour-là à son domicile de Sart-Custinne, en Belgique. Un appel téléphonique passé à son fils le soir des faits à l’occasion de son anniversaire était invoqué, un alibi fragilisé par des déclarations de Monique Olivier. Me Seban, l’un des avocats du père de la fillette disparue, avait précisé fin novembre également que Fourniret n’était pas passé formellement aux aveux et n’avait pas donné d’éléments précis sur son implication, ce que semblent confirmer les informations de 20 Minutes.
Le corps d’Estelle Mouzin n’a jamais été retrouvé. Michel Fourniret a été condamné à la perpétuité pour les meurtres de huit jeunes femmes ou adolescentes.
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