FRANCE - L’identité nationale s’invite à la présidentielle : Le Pen renvoie Sarkozy à ses origines étrangères

Jean-Marie Le Pen a jugé que le candidat Sarkozy, chantre de «l’immigration choisie», n’était pas assez Français pour être président de la République.

Jean-Marie Le Pen juge qu’il n’est ni de «bon goût», ni «moral» de la part de Nicolas Sarkozy de briguer l’Elysée tout en revendiquant, tout au long de la campagne, ses origines étrangères.

Invité sur Europe 1, le président du Front national a également considéré «un peu choquant», à l’instar de sa fille Marine, que l’épouse du candidat de l’Ump, Cécilia, se soit vantée, selon lui, «de ne pas avoir une goutte de sang français.» «ça voudrait donc dire que c’est honteux d’avoir une goutte de sang français dans les veines ? Elle est candidate à être la première dame de France», a insisté Marine Le Pen. «Compte tenu de la particularité du chef de l’Etat, je ne suis pas absolument sûr qu’il soit de bon goût de se présenter à ce poste, quand on n’est pas représentatif du peuple qu’on prétend représenter», a dit Jean-Marie Le Pen.

Le candidat du Fn a estimé qu’aux Etats-Unis, pays d’immigration, ni le gouverneur de la Californie Arnold Schwarzenegger, ni l’ancien secrétaire d’Etat Henry Kissinger, n’avaient «pu être candidats à la Présidence». «C’est moral, c’est exactement comme la personne que vous invitez dans votre salon et qui va s’asseoir tout de suite dans le fauteuil du grand-père, c’est une question de délicatesse», a-t-il insisté.

«Il me semble que le président de la République est un homme dont la fonction implique une incarnation de la Nation et du peuple», a ajouté Jean-Marie Le Pen. «J’estime que j’incarne mieux le peuple français que Nicolas Sarkozy.»

Mis en cause ces derniers jours par le dirigeant d’extrême droite, qui s’est présenté en «candidat du terroir» ou en Français «de souche» face à «un candidat qui vient de l’immigration», Nicolas Sar-kozy avait déjà profité d’un meeting, mardi soir à Tours (Indre-et-Loire), pour répliquer. «Je veux le dire à M. Le Pen, qui a sous-entendu que je n’étais pas assez Français pour être président de la République. Oui, je suis un enfant d’immigré», avait-il lancé devant 6 000 à 8 000 partisans. «Oui, je suis le fils d’un Hongrois et le petit-fils d’un Grec né à Salonique qui s’est battu pour la France pendant la Première Guerre mondiale», a-t-il poursuivi. «Oui, ma famille est venue d’ailleurs. Mais dans ma famille, M. Le Pen, on aime la France parce que l’on sait ce qu’on doit à la France.»