
François Hollande réunit lundi à Paris un casting de luxe pour un
"remue-méninges" consacré à la situation économique de la France, qui
lui donnera l'occasion de piocher des idées pour redresser la
compétitivité des entreprises françaises.
Reprenant une formule mise en place par la chancelière allemande
Angela Merkel, le président français rencontrera notamment la directrice
générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, ancienne
ministre des Finances de Nicolas Sarkozy.
Autres convives de marque, le directeur général de l'Organisation
mondiale du commerce, le socialiste Pascal Lamy, Jim Yong Kim de la
Banque mondiale, Guy Ryder de l'Organisation internationale du travail
et Angel Gurria, le secrétaire général de l'Organisation de coopération
et de développement économiques (OCDE).
C'est au siège parisien de cette organisation que se tiendra
cette rencontre, qui sera suivie d'un déjeuner de travail puis d'une
conférence de presse de François Hollande.
Après une semaine de cacophonie sur le dossier de la
compétitivité, le président français pourra confronter ses premiers
choix à l'analyse des experts de l'OCDE, à qui il a commandé un rapport
sur le sujet attendu en novembre.
François Hollande a déjà validé l'option d'un transfert
progressif et limité des cotisations sociales patronales vers la
fiscalité. Le rapport sur la compétitivité que Louis Gallois doit
remettre le 5 novembre au gouvernement devrait prôner un transfert de ce
type.
Le président français a précisé qu'il n'y aurait pas de "choc" de
compétitivité mais une "trajectoire", c'est-à-dire des mesures sur
plusieurs années plutôt qu'une baisse brutale des cotisations sociales.
Les autorités françaises craignent qu'un transfert massif vers la
CSG ou la TVA affecte une consommation des ménages déjà fragile, au
moment où les contribuables sont sollicités pour redresser les comptes
publics.
Les entrepreneurs, de leur côté, maintiennent l'exécutif sous
pression en insistant sur l'urgence d'une baisse du coût du travail et
de la dépense publique.
Dans un appel publié par le Journal du Dimanche, les dirigeants des
plus grandes entreprises privées françaises réclament à François
Hollande une baisse massive de charges pour abaisser le coût du travail
et 60 milliards d'euros de réduction des dépenses.
Le président français a pour l'instant réussi son test de
crédibilité sur les marchés financiers mais il est confronté à un
scepticisme grandissant sur sa capacité à dynamiser l'économie par des
mesures structurelles.
Dans un contexte de ralentissement économique mondial, la France
continue de bénéficier de taux d'emprunt historiquement bas mais des
économistes préviennent que la situation pourrait changer si des mesures
pour dynamiser l'activité ne sont pas prises.
Julien Ponthus, avec Jean-Baptiste Vey, édité par Patrick Vignal
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