La ministre française des Armées Florence Parly a été auditionnée ce mardi soir par la commission Défense de l'Assemblée nationale. L'occasion de revenir sur les événements de Bounti, où l'armée française est accusée par certains d’avoir fait des victimes civiles lors d’une frappe contre un groupe terroriste.
Le 3 décembre, les avions de l'opération française Barkhane ont bombardé la localité de Bounti, au centre du Mali, neutralisant une trentaine de terroristes, selon l'état-major français et le ministère de la Défense malien. L'organisation culturelle peule, Tabital Pulakuu, a quant à elle alerté sur la présence parmi les victimes de civils venus assister à un mariage.
Des accusations que Florence Parly a qualifié de « rumeurs » faisant le jeu des terroristes, notamment du RVIM, le Rassemblement pour la victoire de l'islam et des musulmans, aussi appelé JNIM dans son acronyme arabe.
Auditionnée devant la commission Défense de l'Assemblée nationale, la ministre française des Armées a réaffirmé que cette frappe « était dirigée contre un groupe armé terroriste (...) affilié à al-Qaïda ». « Il n'y a pas eu de dommage collatéral observé. On a entendu parler d'un mariage : il n'y a pas eu de rassemblement festif à l'endroit où la frappe est intervenue », a-t-elle répété.
« Ensuite, il y a les rumeurs et elles ont été fort nombreuses sur les réseaux sociaux », a-t-elle déploré, en accusant à demi-mot le groupe jihadiste visé de chercher à manipuler l'opinion publique. « Nous savons qu'il existe une sorte de guerre informationnelle » et « il n'est pas totalement innocent que cette sortie médiatique intervienne à un moment où » ce groupe « a communiqué pour expliquer qu'il était temps que les armées françaises quittent le Sahel. Il n'est pas tout à fait anodin que nous ayons pu lire qu'il pouvait s'agir d'une bavure », a-t-elle souligné.
« Je récuse absolument l'idée que les armées aient pu le 3 janvier occasionner ce dont elles ont été accusées », a-t-elle insisté. Une enquête a été ouverte par la Mission de l'ONU au Mali (Minusma).
Cette audition a également été l'occasion de clarifier la position du gouvernement français sur les négociations envisagées par les autorités maliennes avec certains groupes terroristes. Jusque-là fermement opposé à un quelconque dialogue, l'Elysée a fait évoluer sa position fin décembre. Cette question devient de plus en plus pressante, alors que la France cherche une porte de sortie du Sahel. Des négociations sont possibles, selon Florence Parly, mais pas avec n'importe qui.
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