Sept cents jeunes migrants marocains sont entrés en Italie avec un visa en bonne et due forme, étant donné qu'ils étaient tous a priori détenteurs d'un contrat de travail saisonnier. Mais leur espoir va vite tourner en cauchemar. En effet, une fois sur place, ces jeunes se sont rapidement rendu compte que leur employeur avait disparu ou ne voulait tout simplement pas les employer. Sans permis de travail, ils se sont rapidement retrouvés dans l'illégalité, ce qui les a exposés à des situations d'exploitation, particulièrement dans le secteur informel de l'agriculture du sud de l'Italie.
Nombre de ces ‘migrants ont déclaré à l'Organisation internationale pour les migrations (Oim) avoir payé plusieurs milliers d'euros à des intermédiaires au Maroc soit disant pour obtenir un contrat de travail saisonnier’, souligne Jean Philippe Chauzy, porte-parole de l'Oim. Certains de ces migrants affirment avoir payé jusqu’à 8 000 euros à des intermédiaires.
Ces personnes qui occupaient des bâtiments abandonnés dans la localité de San Nicola Varco ont été récemment expulsés par la police italienne. Nombre d'entre eux ont, par la suite, été transférés vers des centres d'identification et d'expulsion. Mais l'Oim a tenu à communiquer aux autorités judiciaires compétentes les coordonnées des employeurs italiens fautifs dans l'espoir de dénoncer ce qui ressemble fort à une fraude à l'emploi. Contacté par nos soins, Jean Philippe Chauzy nous renseigne qu'‘à ce jour, nous sommes toujours dans l'attente d'une réponse de la part des autorités judiciaires contactées. En fait, nous craignons fort que l'expulsion de ces migrants ne mette un terme à la procédure judiciaire en cours, ce qui pourrait aboutir à de nouvelles supercheries dont seraient victimes d'autres migrants.’
El Hadji Gorgui Wade NDOYE (ContinentPremier.Com)
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