Onze hauts responsables de l’armée, de la police et de l’agence de lutte contre la drogue ainsi qu’un ancien ministre ont été arrêtés en Gambie lors d’un vaste coup de filet lié probablement au trafic de drogue, a-t-on appris mardi de sources policières.
L’ancien ministre de la Pêche Antouman Saho, limogé en février, a été interpellé samedi, après les arrestations la semaine dernière du chef de la police et de son adjoint, du chef de la marine, du chef adjoint de l’armée ainsi que du responsable de l’agence de lutte contre la drogue et son adjoint.
"Ceux qui ont des positions élevées dans le domaine de la sécurité ne doivent pas être impliqués dans le trafic de drogue. Je fais serment que ce pays ne sera jamais un narco-Etat", a déclaré mardi à la radio nationale le président Yahya Jammeh à propos de cette affaire.
"J’ai +zéro tolérance+ pour les criminels. J’ai une double +zéro tolérance+ pour la drogue. Là où vous avez la drogue, vous avez la violence et vous avez un état d’anarchie, ce qui est inacceptable", a-t-il poursuivi.
Les chefs de la police, Ensa Badjie, et de la marine, Sarjo Fofona, le numéro 2 de l’armée, Yanykuba Drammeh, le chef de l’agence anti-drogue, Ebrima Bun Sanneh, et les autres responsables sont écroués à la prison centrale de Banjul et n’ont pas encore été inculpés.
Selon des médias locaux, ils avaient été limogés avant d’être interpellés.
Le gouvernement n’a donné aucune explication à cette vague d’arrestations. "Ces personnes ont toutes été arrêtées en lien avec le trafic de drogue", a affirmé pour sa part à l’AFP un haut responsable de l’armée sous couvert de l’anonymat.
L’Afrique de l’Ouest est devenue ces dernières années un important point de transit pour la cocaïne sud-américaine à destination des marchés européens.
Le régime du président Jammeh, au pouvoir depuis 1994 dans cette ancienne colonie britannique est régulièrement critiqué pour ses violations des droits de l’homme.
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