«Pluies d’été» en 2006, «Plomb durci» en 2008-2009, «Pilier de défense» en 2012, «Bordure de protection» en 2014, l’histoire des relations entre Israël et Gaza, depuis que les colons juifs ont été évacués en 2005, semble se résumer en une succession d’attaques militaires.
Israël s’est dit prêt à «élargir» encore son offensive contre Gaza, au deuxième jour d’un assaut terrestre visant à anéantir les infrastructures du Hamas et qui a coûté la vie à 24 Palestiniens en moins de 24 heures. Au total 265 Palestiniens ont péri depuis le début, le 8 juillet, de l’opération israélienne déclenchée par des raids aériens avant de s’étendre à un assaut terrestre lancé jeudi soir avec l’objectif de faire cesser les tirs de roquettes sur Israël. Côté israélien, un soldat et un civil ont été tués. Selon l’ONU, quelque 30 000 personnes, fuyant les bombardements ou dont les maisons ont été détruites, se sont réfugiées dans les installations de l’organisation à Gaza, une bande de terre de 362 km2 où s’entassent dans la misère 1,8 million d’âmes soumises à un blocus israélien depuis plusieurs années.
Après dix jours de bombardements, le gouvernement israélien a ordonné jeudi 17 juillet à son armée de lancer les opérations terrestres sur le territoire palestinien dans une nouvelle phase de l’opération «Bordure protectrice». Le but officiel de l’attaque terrestre est d’«infliger un coup significatif aux infrastructures du Hamas», particulièrement «les tunnels terroristes qui vont de Gaza vers Israël». Le Hamas a rétorqué qu’Israël «paiera le prix fort» après «cette décision radicale», selon un porte-parole du mouvement palestinien.
Le vendredi 11 juillet, en marge d’une conférence de presse consacrée à Gaza, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a déclaré qu’il était catégoriquement opposé à la création d’un État palestinien souverain. «Un accès de franchise rare, signalé par le site d’information Times of Israel, mais passé sous silence dans les médias occidentaux», selon le journal Le Monde.
L’occupation de la bande de Gaza, contrairement à ce qu’affirme Israël, n’a pas pris fin avec le départ du dernier de ses soldats, le 11 septembre 2005. L’État hébreu continue de contrôler des pans entiers de la vie des Gazaouis : le registre d’état civil, les eaux territoriales, l’espace aérien et l’unique terminal commercial. L’armée israélienne interdit à la quasi-totalité des habitants de se rendre en Cisjordanie, en violation des accords d’Oslo, qui faisaient des deux territoires palestiniens une seule et même entité juridique. Grâce au renfort de l’Égypte du maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, «farouchement hostile» au Hamas, et à l’apathie de la communauté internationale, le bouclage de Gaza s’est même aggravé. Selon le bureau des statistiques palestinien, le taux de chômage pour les jeunes de 15 à 29 ans y a atteint 58% durant le premier semestre de cette année. 70% de la population dépendent des distributions d’aide humanitaire pour sa survie. Le Hamas a sa part de responsabilité. Il a lui aussi violé les accords de cessez-le-feu, en important, via les tunnels de Rafah, tout un arsenal de missiles iraniens. Ainsi, par ces attaques, le Hamas est tenté, à intervalles réguliers, de redorer son blason de mouvement de «résistance», défiant Israël.
5 Commentaires
Théorie
En Juillet, 2014 (07:42 AM)En théorie, il n’y aucune raison pour qu’il y ait une minorité arabe en Israël et pas de minorité juive en Palestine. Mais en pratique, nous savons pourquoi cela n’est pas réaliste. Tandis qu’Israël est à la fois un État nation et un État de tous ses citoyens (c’est-à-dire un Etat nation où la minorité arabe jouit des même droits civiques que ceux de la majorité juive), l’État palestinien, lui, sera uniquement un Etat nation (ou même un État islamique au vue de la montée du Hamas) qui ne tolérera pas le moindre juif.
Théorie
En Juillet, 2014 (07:54 AM)Moi
En Juillet, 2014 (10:29 AM)Hum
En Juillet, 2014 (10:43 AM)Bizarre
En Juillet, 2014 (13:12 PM)Participer à la Discussion