Recep Tayyip Erdogan a rapporté, vendredi, avoir sommé Emmanuel Macron « d’apprendre l’histoire » de la France, allant jusqu’à le qualifier de « novice en politique ». Le président turc est un peu remonté suite à la décision du président français d’instaurer une « journée nationale de commémoration du génocide arménien ».
Tension entre Ankara et Paris. Recep Tayyip Erdogan a qualifié, vendredi, de « novice en politique » son homologue français Emmanuel Macron. Ce tacle du président turc fait suite à la décision de Paris d’instaurer une journée de commémoration du « génocide arménien » de 1915, une qualification rejetée par la Turquie.
« J’ai dit à Macron 'tu es encore un novice en politique, apprends d’abord l’histoire de ton pays' », a déclaré le chef de l’État turc lors d’un entretien sur la chaîne A-Haber.
Il a ensuite énuméré les pays colonisés par la France et les massacres auxquels elle a, selon lui, pris part, évoquant à la fois l’Algérie, l’Indochine, ou encore le génocide au Rwanda.
Une chronologie rapidement partagée sur les réseaux sociaux par le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun.
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M. Macron doit d’abord faire face aux crimes que son pays a commis contre l’humanité au Bénin, au Burkina Faso, au Gabon, en Guinée, au Cameroun, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal, en Tunisie et au Tchad. Il n’y a pas de génocide dans notre histoire.
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8:42 PM - Feb 15, 2019
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« Macron, d’abord résous ça. Il n’y a pas de génocide dans notre histoire », a poursuivi M. Erdogan, appelant son homologue français à utiliser « ce mot (génocide) avec prudence ».
Emmanuel Macron a annoncé au début du mois que la France, un pays où vit une importante communauté arménienne, ferait du 24 avril une « journée nationale de commémoration du génocide arménien ».Les Arméniens estiment qu’un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique par les troupes de l’Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale.
Mais Ankara refuse l’utilisation du terme « génocide », évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps.
La Turquie avait immédiatement condamné l’annonce du président Macron, le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy, l’accusant notamment d’avoir pris cette décision dans l'« espoir de récolter les votes » de la communauté arménienne en France.
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