
La mobilisation des Gilets jaunes, samedi, a été marquée par un grand nombre de violences et de très nombreuses interpellations : 412 au total selon le préfet de police. Le parquet doit gérer 378 gardés à vue et multiplier les comparutions immédiates. Les personnes interpellées sont principalement des hommes de 30 à 40 ans.
Militants aguerris, Gilets jaunes en colère ou petits délinquants : les auteurs des violences et dégradations samedi 1er décembre à Paris présentent des profils assez divers selon les autorités. Lors d’une conférence de presse commune avec le préfet de police Michel Delpuech, le procureur de Paris Rémy Heitz a dressé un peu plus précisément le profil des casseurs de la journée de samedi à Paris.
Parmi eux se trouvent « beaucoup d’hommes majeurs », âgés « de 30 à 40 ans », « venant souvent de province, insérés socialement » et « venus pour en découdre avec les forces de l’ordre ». Il y avait aussi « des profils plus jeunes, des Franciliens » qui étaient « plus motivés par une délinquance d’appropriation » et sont « venus profiter des pillages ». « La justice passera » car « il ne peut y avoir d’impunité », a-t-il assuré.
Le préfet de police Michel Delpuech (à droite), aux côtés d'Emmanuel Macron et Christophe Castaner.
Le préfet de police Michel Delpuech (à droite), aux côtés d'Emmanuel Macron et Christophe Castaner. | REUTERS
La journée de manifestation des Gilets jaunes samedi à Paris a été marquée « par des violences d’une gravité sans précédent », a estimé dimanche le préfet de police Michel Delpuech. Au total, 412 personnes ont été interpellées, « un niveau jamais atteint dans les dernières décennies », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse, en déplorant une « violence extrême et inédite » contre les forces de l’ordre avec « des jets de marteaux », de « billes en acier » ou de « gros boulons ».
Au total « 249 feux » ont été recensés par les pompiers, visant « 112 véhicules, 130 mobiliers urbains » et « six bâtiments », a-t-il énuméré, précisant que « le recensement complet des dégâts est en cours ». Déplorant des « violences délibérées » commises par des personnes « désireuses d’affronter les forces de l’ordre » et « d’en découdre », Michel Delpuech a indiqué que parmi elles se trouvaient « des groupuscules d’ultra-droite et d’ultra-gauche ».
Mais il y avait aussi « un très grand nombre de manifestants portant un gilet jaune » et qui n’ont pas hésité par « désinhibition » ou un effet d'« entraînement », « à se livrer eux aussi à des violences injustifiables », a-t-il dit. « On ne peut se revendiquer d’un mouvement qui se veut pacifique et venir sur le pavé parisien avec un comportement qui est inacceptable », a-t-il fait valoir.
Présent à ses côtés, le procureur de Paris Rémy Heitz a précisé que « 378 personnes » avaient été placées en garde à vue, « dont 33 mineurs ». Le parquet « n’a jamais eu à gérer un nombre aussi important de gardés à vue », a-t-il ajouté.
Le dispositif de justice a d’ailleurs été largement revu. Cinq magistrats étaient de permanence, ils sont désormais quinze et le nombre de comparutions immédiates va doubler ces prochains jours. Cinq audiences sont prévues lundi et quatre mardi. « Toutes les personnes contre qui des choses seront retenues, seront déférées », a insisté Rémy Heitz. Pour actes de violence sur personne dépositaire de l’autorité publique, dégradation, ports d’armes ou regroupements en vue de commettre des violences, ils risquent entre trois et sept ans de prison.
0 Commentaires
Participer à la Discussion