Le chef de la junte au pouvoir en Guinée, le capitaine Moussa "Dadis" Camara, a critiqué lundi les propos du ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, affirmant que la Guinée "n'est pas un arrondissement de la France".
Le chef de la diplomatie française a déclaré dimanche qu'on ne pouvait "plus travailler" avec le capitaine Moussa "Dadis" Camara et qu'il fallait "une intervention internationale" en Guinée après la répression sanglante d'une manifestation de l'opposition la semaine dernière à Conakry.
Lundi, Moussa "Dadis" Camara a estimé que ces propos étaient "une façon d'atteindre à la dignité des peuples africains". "La Guinée n'est pas une sous-préfecture, n'est pas un arrondissement de la France", a-t-il déclaré lors d'un entretien à la chaîne France-24.
La junte au pouvoir depuis neuf mois en Guinée a été très critiquée par la communauté internationale après sa répression sanglante d'une manifestation de l'opposition lundi dernier dans un stade de Conakry. Selon les organisations de défense des droits de l'homme, au moins 157 personnes ont été tuées lorsque l'armée a ouvert le feu sur la foule, estimée à 50.000 personnes. La junte avance, elle, un bilan de 57 morts.
Lundi, le président du Burkina Faso Blaise Compaoré est arrivé à Conakry pour tenter une médiation dans la crise. M. Compaoré s'était vu confier cette tâche la semaine dernière par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (CEDEAO). Déjà médiateur en Côte d'Ivoire et au Togo, Blaise Compaoré est un ancien capitaine de marine parvenu au pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat au Burkina Faso en 1987.
"Je suis ici pour tenter une médiation entre le gouvernement militaire et les partis politiques, dans l'espoir d'apaiser la tension", a déclaré le président burkinabè à des journalistes à l'aéroport de Conakry.
Après avoir affirmé lors de son accession au pouvoir qu'il ne serait pas candidat à l'élection présidentielle prévue le 31 janvier, Moussa "Dadis" Camara entretient maintenant le flou sur une éventuelle candidature. Il affirmé vendredi que les élections auraient lieu à la date prévue, et qu'elles seraient "libres et équitables".
AP
0 Commentaires
Participer à la Discussion