Au lendemain d‘une arrivée mouvementée en Guyane, Emmanuel Macron a promis vendredi la mise en oeuvre des engagements pris au printemps après un conflit social sans précédent, tout en prévenant que l‘Etat ne céderait pas aux pressions. Le chef de l‘Etat a souligné que les 30 mesures du plan d‘urgence adopté en avril par le précédent gouvernement étaient engagées, dont 23 déjà mises en oeuvre, ainsi que deux tiers des 164 mesures sectorielles décidées à l’époque. “La parole de l‘Etat sera tenue” a-t-il assuré lors d‘un discours à Cayenne.
“Ces engagements étaient initialement chiffrés à un milliard d‘euros et représentent un milliard et demi de subvention d‘Etat.” Emmanuel Macron a ajouté que le troisième volet des accords, proposé par le collectif local et qui pèse 2,1 milliard d‘euros, serait examiné comme François Hollande s‘y était engagé. “Je le dis ici très clairement : le rôle de l‘Etat n‘est pas de tenir des engagements irréalistes et n‘est en aucun cas de céder à des pressions quelles qu‘elles soient, en particulier lorsqu‘elles n‘ont pas la légitimité démocratique qui est celle portée par les élus”, a-t-il souligné.
L‘arrivée d‘Emmanuel Macron jeudi en Guyane a été accompagnée d’échauffourées à Cayenne entre manifestants et forces de l‘ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène. Cinq personnes ont été interpellées. “Je ne suis pas le père Noël parce que le Guyanais ne sont pas des enfants”, avait prévenu jeudi Emmanuel Macron à Maripasoula. “Je suis ici avec de l‘ambition pour la Guyane mais je ne suis pas venu faire des promesses. Ce temps-là est fini, l‘Etat a fait trop de promesses qui n‘ont pas été tenues”, avait-il ajouté.
“Je suis là pour (..) prendre des engagements que je saurai tenir durant mon quinquennat et assurer les éléments d‘autorité indispensables sur ce territoire.” La Guyane a été paralysée en mars et en avril sous le quinquennat de François Hollande par un mouvement de contestation sociale de grande ampleur sur fond de revendications sécuritaires, sanitaires et éducatives.
Un accord de crise a été signé le 21 avril entre l‘Etat, le collectif “Pou Lagwiyann dékolé” (Pour que la Guyane décolle), les socioprofessionnels et les élus. Le plan d‘urgence, chiffré à 1,1 milliard d‘euros, prévoit notamment des mesures en faveur de la sécurité, de l’éducation, de la santé, ainsi que de l‘aide aux entreprises.
Jean-Baptiste Vey et Marine Pennetier à Paris, avec Ronan Lietar à Cayenne, édité par Yves Clarisse
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Anonyme
En Octobre, 2017 (13:22 PM)Anonyme
En Octobre, 2017 (13:59 PM)Participer à la Discussion