Carton rouge. L'université de Harvard a mis un terme à la saison de son équipe de football masculine. En cause, des documents sexistes partagés entre les joueurs à l'encontre de leurs homologues féminines. Selon The Guardian, c'est déjà la fin de la saison pour les joueurs de Harvard. Les comportements sexistes de l'équipe masculine de football ont déplu à la prestigieuse université américaine.
Commentaires graveleux
"La décision d'annuler une saison est sérieuse et lourde de conséquences ; elle reflète l'idée de Harvard selon laquelle à la fois le comportement de l'équipe et son manque de coopération lorsqu'elle a été questionnée sont totalement inacceptables", a avoué Drew G. Faust, la présidente de l'université de Harvard.
Il y a une semaine, le Crimson Report, journal interne de Harvard, révélait des pratiques tenues en 2012 par les footballeurs de l'école. Ils avaient établi un "rapport " diffusé en interne, dans lequel ils notaient les recrues de l'équipe féminine sur leur physique et, entre autres commentaires graveleux, leur attribuaient des positions sexuelles. Lettre ouverte Une enquête interne a été ordonnée par Drew G. Faust.
Elle a rapidement démontré que ces pratiques étaient "courantes dans l'équipe et a continué depuis 2012, jusqu'à cette année 2016 ", a commenté le directeur des Sports de Harvard. Dans une lettre ouverte, des membres de l'équipe féminine avaient fait part de leur dégoût après les premières révélations.
"Le monde est un vestiaire"
"Nous sommes consternées que des sportives, à qui on dit de se sentir puissantes et fières de leurs capacités, soient si régulièrement réduites à leur apparence physique. Parler de conversations de vestiaire (ndlr: référence à Donald Trump) n'est pas une excuse, car cela ne se limite pas aux équipes sportives. Le monde entier est un vestiaire". Elles ajoutent: "Nous voulons profiter de cette expérience pour encourager les femmes à se regrouper pour combattre ce type de comportement, car nous sommes une équipe et nous sommes plus fortes quand nous nommes unies.
Aux footballeurs de Harvard et à tout homme qui à l'avenir voudrait revendiquer le contrôle de nos corps et nous réduire à des objets sexuels, nous disons d'une voix unique: Je peux vous offrir mon pardon, ce qui est - et sera toujours - la seule part de moi que tu pourras jamais revendiquer". Agressions sexuelles en hausse Le Wall Street Journal rappelle que cette affaire survient dans un contexte de sensibilité extrême concernant les agressions sexuelles sur les campus et la culture du viol qui y subsiste. En mars dernier, une étude menée au sein de l'université démontrait que 31% des étudiantes de licence de l'université ont déjà subi une forme d'agression sexuelle, soit un "contact sexuel non consenti" selon les termes de l'enquête.
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