Près de Nantes, un homme de 55 ans était jugé le 11 décembre dernier devant le tribunal correctionnel pour “harcèlement” et “violences” sur son ex-épouse. Le prévenu aurait fait boire sa femme pour l’inciter à coucher avec d’autres hommes en échange de petits “services”, rapporte actu.fr.
Les faits se sont déroulés de 2013 à 2019, à Saint-Jean de Boiseau, près de Nantes. Un menuisier faisait vivre l’enfer à sa femme avec qui il était marié depuis 20 ans. Par exemple, l’homme de 55 ans avait demandé à son épouse de faire “une petite fleur” à un ami “pas gâté par la nature”. Ce dernier, qui serait venu “quinze à vingt fois” dans leur maison, travaillait dans une déchetterie et avait récupéré une table de massage presque neuve pour le spa construit par le suspect.
Des caméras de surveillance avaient été installées sous l’eau, soi-disant “pour prévenir les risques de noyade”, a expliqué le prévenu lors du procès. Le père de famille pouvait diriger ce système à distance avec son téléphone portable.
Harcèlement et violences
Jaloux maladif, le prévenu avait installé un système de géolocalisation sur le téléphone portable de son épouse et tenait aussi un tableau Excel pour surveiller l’emploi du temps de sa femme, précise actu.fr. Il l’a soupçonné d’avoir des relations sexuelles “avec un papi de 70 ans”.
Un jour, l’homme a “pris par les cheveux” sa femme pour lui mettre “la tête dans le four” car il n’était “pas assez propre”, ont raconté leurs trois enfants âgés de 9, 15 et 19 ans. Ces derniers étaient au courant que leur mère couchait avec d’autres hommes dans le spa familial. Leur fille avait même tenté de venir en aide à la mère en lui suggérant de mélanger du rouge à lèvres et de l’eau au fond de sa culotte, pour faire croire à l’un d’eux qu’elle avait ses règles.
L’une de ses filles s’est vu reprocher par son père de “se faire prendre le cul par ces guignols”. Cette “petite plaisanterie” n’avait “aucun caractère méchant”, a expliqué l’accusé. “Mes enfants, je les adore. J’ai dû dire ça pour rigoler”, a-t-il ajouté.
Le prévenu nie tout
L'homme se défend en expliquant que l’échangisme était “un fantasme” mais que c’est désormais terminé. Il donne maintenant “un petit billet” à ses amis qui lui rendent des services.
L'homme nie toutes violences ou harcèlement. “La seule chose que je reconnais, c’est mon sale caractère. J’ai une corpulence qui peut faire peur, et puis depuis quelque temps, je suis fatigué”, argumente-t-il.
“Vous n’avez pas affaire à un gros nounours bourru au caractère de con, mais bien à un tyran domestique qui se fait passer pour le bon Samaritain. Il est rare de voir dans les dossiers une emprise psychologique aussi aboutie, orchestrée, huilée, machiavélique. Ses auditions lors de l’enquête sont des pièces d’orfèvrerie en termes de déni, à présenter à tous les élèves-avocats et à tous les élèves-magistrats”, a répliqué Me Anne Bouillon, l’avocate de son ex-épouse.
Dix mois de prison avec sursis ont été requis par le procureur de la République. Aucun retrait de son autorité parentale n’a été demandé. Après plus de six heures d’audience ininterrompues, le tribunal correctionnel de Nantes a mis son jugement en délibéré et le rendra public dans deux mois.
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