Peu avant sa mort, un Britannique a changé son testament et légué toute sa fortune - près de 690.000 euros - à un bricoleur qui l'aidait gratuitement chez lui et avait qui il avait sympathisé. D'abord stupéfait et ému, le légataire fait désormais l'objet de poursuites entamées par la famille du défunt. Elle espère obtenir l'annulation du dernier testament rédigé par le pensionné solitaire.
Ils avaient bien des projets en tête avec l'héritage qu'ils recevraient à sa mort, mais les proches de Ronald Butcher ont reçu une douche froide à la lecture du testament de ce dernier. Le pensionné solitaire n'avait ni femme ni enfant et a été découvert à son domicile d'Enfield (nord de Londres), deux mois après sa mort naturelle en mars 2013.
Déshérités pour qui?
Cet homme discret et tranquille avait couché sur papier en décembre 2011 que ses héritiers seraient son cousin, Joyce Gilkerson, et les deux enfants d'un ancien camarade d'école, Evelyn Hutchins et Peter Rogers. Censés se partager à trois les économies et biens de celui qu'ils appellent "Oncle Ron", les trois héritiers sont tombés de haut en entendant auprès de l'exécuteur testamentaire que Ronald Butcher avait modifié ses dernières volontés en 2013, peu avant sa mort.
Surprise supplémentaire, le nouveau légataire universel choisi par le pensionné n'était "qu'un" bricoleur avait qui il avait sympathisé et dont ses proches n'avaient jamais entendu parler. Cet homme, Daniel Sharp, fut le premier étonné de cet héritage inattendu et totalement inespéré de celui qu'il considérait comme un "ami". Le défunt voulait le remercier pour sa présence et les petits services rendus régulièrement. Les deux hommes partageaient la même passion pour le bricolage et discutaient volontiers.
"C'est trop bizarre, cela doit éveiller vos soupçons"
Les anciens héritiers de Ronald Butcher, écoeurés, ont alors décidé de se retourner contre le testament écrit et signé en 2013 dans une procédure commune devant la plus haute juridiction britannique. Ils réclament que le dernier testament d'"Oncle Ron" soit considéré comme nul car le défunt n'avait jamais dit les avoir déshérités.
Evelyn Hutchins a supplié la cour: "La nature curieuse de ce legs soudain à Daniel Sharp doit éveiller vos soupçons. Ronald n'était sûrement pas en pleine possession de ses moyens lorsqu'il a modifié ses dernières volontés".
Pour la défense de Daniel Sharp, cependant, son client était tout simplement le seul ami du défunt. "Mr Butcher était seul et a trouvé un ami en Mr Sharp. Il savait parfaitement ce qu'il faisait avec ce testament de 2013 et l'effet que cela aurait. Il a trouvé un ami, un homme avec qui parler. Ils avaient la même passion pour le bricolage et il aimait entendre parler du fils de Mr Sharp. Voilà l'explication de ce changement de testament en 2013", a-t-elle résumé.
"J'ai été choqué d'un cadeau pareil. On ne vous donne jamais rien dans la vie"
Daniel Sharp a pu prouver, éléments tangibles à l'appui, qu'il n'était pas un inconnu et que son amitié avec Ronald Butcher avait bel et bien débuté six ans avant sa mort. Il s'est également souvenu du début de leur relation amicale: "Quand j'ai nettoyé ses gouttières la toute première fois, il m'a tendu un billet de 10 ou 20 livres pour le service rendu, et j'ai refusé. Cette tâche, c'était trois fois rien et ça ne m'a pris que quelques secondes".
Le quadragénaire a également été invité à relater ce qu'il a ressenti en apprenant qu'il héritait de 690.000 euros. "Sur le moment, j'ai été choqué de recevoir un cadeau pareil. Cela vous change la vie. Personne ne vous donne jamais rien dans la vie... J'ai pensé qu'il devait n'avoir personne à qui laisser cet argent, ou qu'ils étaient certainement en froid. Quelque chose a dû se passer et il a décidé de tout me donner à moi. Je ne peux par contre pas vous dire pourquoi il a préféré me choisir moi plutôt qu'eux", a simplement exposé le légataire officiel.
"Eux doivent très bien savoir pourquoi ils ont été déshérités. Moi je n'en sais rien"
"Peut-être était-ce parce que j'étais devenu le seul à encore lui rendre visite... Je ne sais pas ce qui s'était passé avec les autres. Mais de toute évidence, il y a eu un grand déchirement" pour en arriver à de telles extrémités, a analysé l'ami de Ronald Butcher. À la partie adverse qui soulignait qu'en soi-disant "bon ami", il n'avait même pas pris la peine de se rendre à son enterrement, Daniel Sharp a rétorqué qu'il souhaitait précisément "éviter des disputes" avec les proches du défunt lors de ses funérailles mais a démenti avec véhémence les propos de Mme Taylor qui l'accusait de ne même pas être un ami.
"Pour moi, un ami c'est quelqu'un avec qui vous parlez. Ses 'amis' et sa famille ne lui avaient plus parlé depuis des mois. Moi au moins, je passais toujours chez lui quand j'étais dans le coin. Je suis toujours choqué par cet héritage aujourd'hui et je peux comprendre pourquoi sa famille est bouleversée d'avoir été déshéritée. Mais, au final, il y a bien une raison à tout cela. Ils la connaissent, mais moi pas.
Nous n'étions pas très bons amis, nous étions juste amis. Je n'ai jamais dit que j'étais son meilleur ami depuis toujours".
"Cela ne colle pas. Il n'a jamais parlé de lui"
Mais les proches déshérités nient toute dispute avec l'"Oncle Ron". Au pire avaient-ils moins de contacts depuis le décès de leur mère qui était proche du défunt mais ils ne s'étaient pas perdus de vue, a affirmé Evelyn Taylor. "Mon frère ou moi lui rendions visite tour à tour dès que nous en avions l'occasion. Nous projetions même une croisière ensemble l'an prochain. Par contre, je n'ai jamais vu Mr Sharp et je n'ai jamais entendu parler de lui".
Son frère a renchéri: "Mr Sharp ment, il n'était pas un ami de Ron. Mon oncle avait plein d'amis et il venait toujours aux fêtes de famille. Lui et Mr Sharp n'avaient rien en commun. Cela ne colle pas. Il nous racontait tout ce qui se passait dans sa vie et n'a jamais évoqué ce Mr Sharp", a-t-il argumenté, laissant entendre que que le légataire a une responsabilité malhonnête dans cette affaire. Le jugement n'a pas encore été prononcé.
5 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2015 (13:55 PM)Radar
En Avril, 2015 (13:58 PM)Sa famille c'est 3 personnes : son cousin, Joyce Gilkerson et les deux enfants d'un ancien camarade d'école qui s'appellent Evelyn Hutchins et Peter Rogers.
Il n'a ni frère, ni soeur.
On comprend pourquoi, il faut se marier et faire des enfants.
Le testatment est valable : l'ami altruite est bien le seul héritier de cet homme "sans famille".
L'islam a réglé le problème : pas besoin de faire un testament. Il y'a des règles bien claires et non discutables. Un père ne peut pas déshériter un enfant légitime.
Maraboutage
En Avril, 2015 (15:36 PM)Anonyme
En Avril, 2015 (16:13 PM)L'eau
En Avril, 2015 (19:48 PM)Participer à la Discussion