Le ministre français de l’immigration et de l’identité nationale, M. Eric Besson avait déclaré le mercredi 16 septembre 2009 sur la première chaîne TF1 que la « jungle » de Calais serait fermée avant la fin de la semaine.
La « jungle », ce campement de migrants Afghans et Irakiens en destination d’Angleterre, est une zone boisée proche du port de Calais, dans le Pas-de-Calais au nord de la France. Ce mardi 22 septembre, près de 500 policiers ont investi la « jungle » dès aux environs de 6 heures du matin pour mettre en pratique l’annonce du ministre. L’opération qui s’est déroulée assez rapidement a permis l’interpellation de 278 migrants dont 132 mineurs de source officielle. Malgré la présence des militants altermondialistes de l’association « No Border » venus soutenir les migrants, les CRS ont pu achever le démantèlement de la « jungle ». En effet, trois bulldozers, près d'une dizaine de camions et une société de bûcheronnage sont intervenus pour rendre le terrain à son état naturel et éviter de futures réinstallations.
Alors que des associations humanitaires et certaines ONG dénonçaient cette opération de « manipulation » qui selon le Haut Commissariat aux Réfugiés de l’ONU ne permettait pas de résoudre « les problèmes des personnes concernées », M. Besson fulminait le mardi matin sur l’antenne de RTL contre les réseaux de passeurs en déclarant que « seul le signal que le passage de Calais n’était plus possible permettrait de dissuader durablement les filières clandestines ».
Cette opération très médiatisée a été interprétée comme un signal fort du ministre de l’immigration pour une politique de fermeté contre les clandestins. Une autre opération qui a eu lieu ce mercredi matin à la rue Charlot et sur le boulevard du Temple dans le 3e arrondissement parisien semble dériver de la même logique. Environ 300 sans-papiers qui réclamaient leur régularisation s’étaient installés sur les trottoirs de la rue Charlot, après avoir été expulsés de la Bourse du travail en juillet. Invoquant des conditions sanitaires, la préfecture de police de Paris a décidé hier matin de mettre fin à « cette occupation illicite du domaine public ». La préfecture de police précise tout de même que l’opération s’est produite « dans le plus grand calme ».
Ngagne FALL (Correspondant à Paris)
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