La police française doit «redoubler d’efforts pour les interpellations» d’étrangers en situation irrégulière afin de parvenir à l’objectif de 25 000 reconduites à la frontière cette année, a déclaré hier, mardi le ministre de l’Immigration Brice Hortefeux. «A un peu plus de la moitié de l’année, on est, en tendance, légèrement en-dessous de l’objectif» fixé pour l’année, a déclaré à la presse le ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Co-développement, au lendemain d’une réunion gouvernementale sur l’immigration avec le président Nicolas Sarkozy.
Il a ajouté qu’il fallait «redoubler d’efforts pour les interpellations», notamment en matière de travail illégal. «C’est ainsi que l’on encourage aussi l’intégration des immigrés», selon lui.
En 2006, l’objectif également fixé à 25 000 reconductions à la frontière par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, avait été atteint. On estime officiellement qu’il y a entre 200 et 400 000 étrangers en situation irrégulière en France. Le ministre a reconnu que l’entrée dans l’Ue de la Roumanie et de la Bulgarie avait «compliqué la situation», les «éloignements» de ressortissants de ces pays représentant, avant l’adhésion, quelque 30% du chiffre total.
Il a souligné qu’il entendait «augmenter aussi la lutte contre le travail irrégulier», indiquant que 275 employeurs avaient été interpellés au premier semestre 2007, et étaient ou seraient poursuivis.
Ces déclarations interviennent alors que le renforcement de la politique d’interpellation et de reconduite à la frontière d’étrangers en situation irrégulière a suscité protestations et manifestations à Paris et en province, ces derniers mois.
L’association SOS Racisme a exprimé mardi son «inquiétude» après les déclarations du ministre. «Dans son souci d’atteindre son quota de 25 000 reconduites à la frontière et donc de faire du chiffre coûte que coûte, le ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale nuit gravement à la cohésion sociale en favorisant les contrôles d’identité au faciès», il risque de favoriser «les bavures et les atteintes au droit des personnes», a déclaré SOS Racisme.
L’accident d’un garçon russe de 12 ans, grièvement blessé en tombant du quatrième étage d’un immeuble le 9 août à Amiens, dans le nord de la France, en tentant d’échapper à la police lors d’une tentative d’interpellation de sa famille en situation irrégulière, a récemment relancé les critiques.
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