
Accusé de mauvaise gestion des incendies de juillet, le gouvernement d’Alexis Tsipras a écarté les deux patrons de la police et des pompiers
Le gouvernement grec, sous le feu des critique pour sa gestion de l’incendie meurtrier à l’est d’Athènes ayant fait 90 morts, selon un nouveau bilan, a remplacé dimanche les chefs de la police et des pompiers.
"La direction des pompiers est désormais assurée par l’actuel chef-adjoint, le général Vassilios Matheopoulos" et celle de la police par "l’actuel chef adjoint de ce corps, le général Aristidis Andrikopoulos", a indiqué un bref communiqué des services du Premier ministre Alexis Tsipras à l’issue d’une réunion interministérielle.
Cette décision est intervenue deux jours après le limogeage du ministre-adjoint chargé de la Protection des citoyens, Nikos Toskas, tenu également responsable par l’opposition et les médias de "la mauvaise gestion" opérationnelle de l’incendie du 23 juillet. Au lendemain du drame, Nikos Toskas avait indiqué avoir proposé sa démission au Premier ministre, qui l’avait alors refusée.
Tsipras sous pression
Alexis Tsipras était sous pression depuis la semaine dernière, pour s’être contenté d’avoir simplement reconnu "la responsabilité politique" du terrible incendie, qui s’est propagé très vite d’une colline surplombant la ville de Mati et ses environs, à la ville elle-même, construite en grande partie dans une pinède.
Les partis d’opposition, droite et socialistes, ont dénoncé "le manque de coordination" entre les différents services compétents, surtout la police et les pompiers, qui ne cessaient de se renvoyer la balle.
Selon certains experts, une grande partie des pompiers étaient occupés à circonscrire un autre incendie de forêt, déclaré peu avant le départ du feu à Mati, dans l’ouest d’Athènes et menaçant également une station balnéaire, celle de Kineta.
L’opposition accuse aussi gouvernement de ne pas avoir suffisamment prévenu la population du danger et de ne pas avoir pris de dispositions adéquates pour une éventuelle évacuation.
Piégés dans leur voiture
Toutefois, selon un expert français, l’incendie meurtrier était dû à une "conjonction de facteurs, dont la grande vitesse du vent", le relief et "le manque de débroussaillage".
"La grande vitesse du vent d’ouest en est, rare dans la zone" a fait se propager l’incendie dans des habitations en moins d’une heure, "ce qui n’a pas laissé le temps de mettre en place un plan d’évacuation organisé", a déclaré samedi, le colonel Gérard Patimo, un des responsables de la gestion l’année dernière des incendies ayant ravagé le sud de la France.
Les gens paniqués, ayant le feu derrière eux, se sont dirigés vers la côte, ce qui a provoqué d’énormes embouteillages et la mort de nombreuses personnes piégées dans leurs voitures.
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