Faute de majorité parlementaire après les législatives israéliennes de l’avant-veille, le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu a proposé jeudi à Benny Gantz, son principal adversaire, de former un gouvernement d’union nationale.
L’intéressé, ancien chef d’état-major des forces armées, qui dirige le parti centriste Bleu et blanc, doit s’exprimer à 11h00 GMT, a annoncé un porte-parole.
“A mon grand regret, les résultats des élections montrent qu’il est impossible” de former un gouvernement de droite, déplore le chef du gouvernement dans une vidéo diffusée jeudi.
“Benny, nous devons mettre en place dès aujourd’hui un vaste gouvernement d’union. Le pays s’attend à ce que nous fassions preuve de responsabilité et que nous poursuivions la coopération”, ajoute-t-il.
Lors d’une cérémonie organisée pour le troisième anniversaire de la mort de l’ancien président Shimon Peres, à laquelle Benny Gantz a également assisté, Benjamin Netanyahu a précisé que son offre n’était assortie d’aucune condition. Souriants, les deux hommes se sont chaleureusement serré la main.
“MR PROPRE”
Le chef de file du Likoud, qui est aux affaires sans discontinuer depuis dix ans, a laissé entendre qu’il serait prêt à accepter le principe d’une rotation à la tête du gouvernement, comme celle qui a été mise en oeuvre entre 1984 et 1988 par le travailliste Shimon Peres et le conservateur Yitzhak Shamir.
Victime des divergences entre l’ultra-nationaliste Avigdor Lieberman et les partis religieux, Benjamin Netanyahu avait déjà échoué à former un gouvernement après les législatives d’avril et son offre témoigne de la fragilité de sa situation.
Le président Reuven Rivlin, qui jouit d’un grand prestige malgré le caractère essentiellement honorifique de ses fonctions, s’est félicité de son appel à la formation d’un gouvernement d’union. C’est lui qui chargera le chef de file du parti arrivé en tête des législatives de former un gouvernement. Il disposera alors de 42 jours pour le faire.
Les résultats des législatives ne sont pas encore connus, mais d’après les compilations réalisées par les médias israéliens, la coalition de droite formée autour du Likoud et les centristes disposeraient respectivement de 55 et de 56 sièges, or il en faut 61 pour avoir la majorité absolue.
Dans les deux cas, le seuil de la majorité absolue (61 élus) n’est pas atteint.
Un “bon gouvernement d’union (est) souhaitable”, a jugé mercredi Benny Gantz. Celui que de nombreux électeurs considèrent comme le “M. Propre” de la politique israélienne, avait pourtant exclu d’en former un avec Benjamin Netanyahu en raison des soupçons de corruption dont il fait l’objet.
Avec Maayan Lubell et Dan Williams; Jean-Stéphane Brosse, Henri-Pierre André et Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot
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