Grosse colère dans la communauté sénégalaise d’Italie après la découverte du corps sans vie d’un «modou-modou» du nom d’Ibrahima Mbodj dans un canal à Zumaglia, une petite commune située dans la ville de Turin. Le Sénégalais, émigré en Italie, a été tué de neuf coups de couteau par son employeur à qui il réclamait le paiement de trois mois d’arriérés de salaire.
Barbarie, sauvagerie, racisme… Les Sénégalais d’Italie cherchent encore leurs mots pour qualifier la violence avec laquelle Franco D’Onofrio, un employeur Italien, s’est acharné sur son employé, un Sénégalais du nom d’Ibrahim Mbodj.
Certes, l’esclavage a été officiellement aboli en 1848 par Victor Schoelcher, mais les faits qui ont précipité la mort du Sénégalais montrent à quel point les immigrés d’Italie ont du mal à vivre en liberté. Et pour cause, Ibrahim Mbodj, un émigré de nationalité sénégalaise a été poignardé neuf fois par son employeur. Un acte de violence inouïe largement commenté. Son seul tort, en l’état actuel de nos investigations, a été de réclamer des arriérés de salaire à son employeur. Et pourtant, une tentative de règlement à l’amiable de cette affaire avait été initiée par le frère du défunt, Adama Mbodj, par ailleurs Secrétaire des métallurgistes CGIL de Biella. Ce dernier, que nous avons rencontré, étouffe de colère. Ses mots, il les a cherchés pour revenir sur le film de ce crime odieux. À l’en croire, tout est parti d’une dispute qui a éclaté lorsque Ibrahima Mbodj s’est rendu auprès de son employeur pour lui réclamer le paiement de ses trois mois d’arriérés de salaire. «Ibrahima voulait tout simplement payer son loyer», fulmine Adama Mbodj. Hélas, la suite va être dramatique pour l’émigré Sénégalais qui s’est heurté au refus de son employeur. La dispute était alors inévitable entre lui et son employeur. Ce dernier, excédé, s’arma alors d’un couteau pour ensuite en porter neuf coups à Ibrahima, avant de le basculer dans un caniveau situé sur le bord d’une rizière. Le corps n’a été retrouvé que quelques jours plus tard par deux agriculteurs. Ces derniers ont vite soupçonné D'Onofrio qui avait été aperçu sur les lieux trois jours avant, en grande discussion avec le Sénégalais.
L’information portée à la connaissance des policiers Italiens, ces derniers ont vite cueilli Franco d’Onofrio qui, au terme d’un long interrogatoire, a finalement reconnu les faits. Dans la communauté sénégalaise d’Italie, les langues ont commencé à se délier. Et c’est pour confirmer qu’Ibrahima Mbodj avait déjà «eu de vives discussions avec son patron D’Onofrio, parce que son salaire n'a pas été payé avec régularité». Quant au maire de la ville, il n’a pas manqué d’exprimer sa compassion à la communauté sénégalaise avant de réclamer «justice». Ce crime allonge la liste d’immigrés qui ont été tués en Italie, pour des faits souvent banals. Un crime qui risque de raviver le climat délétère bien perceptible en Italie où les immigrés, qui ont pourtant participé au développement du pays, sont maintenant traqués comme des chiens. Selon toujours le maire de la ville, ce crime peut, si l’on n’y prend garde, provoquer des «réactions extrêmes».
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