Jean-Marie Le Pen a posé lundi un geste d'apaisement dans l'affrontement qui l'oppose à sa fille Marine en renonçant à conduire la liste du Front national aux élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca).
Il a ajouté dans une interview vidéo au Figaro Magazine que sa nièce serait "la meilleure" après lui pour le remplacer.
Marion Maréchal-Le Pen, députée Front national du Vaucluse, a saisi la balle au bond en faisant savoir peu après ce renoncement qu'elle serait candidate à la candidature, a-t-on appris de source proche de la direction du mouvement.
Le député européen Bruno Gollnisch, ancien numéro 2 du FN et proche de Jean-Marie Le Pen, a indiqué pour sa part dans un communiqué qu'il "envisage[ait]" de présenter sa candidature pour la région Paca compte tenu du retrait du président d'honneur de la formation d'extrême droite.
Le fondateur du FN était en guerre ouverte avec la direction du parti aujourd'hui présidé par sa fille Marine Le Pen après la publication la semaine dernière d'une interview dans l'hebdomadaire Rivarol, où il réitérait notamment ses propos sur les chambres à gaz nazies, "détail" selon lui de l'histoire de la Seconde guerre mondiale.
Jean-Marie Le Pen a justifié son renoncement en disant qu'il ne serait pas celui qui causera du "dommage" au parti qu'il a créé, même s'il a jugé qu'il était "le meilleur candidat".
Il fait valoir pour cela le score de 33% réalisé dans la région Paca par le FN, dont il était tête de liste, aux dernières élections européennes, ainsi que ses fonctions de président de groupe à l'assemblée régionale.
"Mais si je dois sacrifier cela à l'avenir du mouvement, je ne serai pas en tout cas celui qui lui causera le dommage", a-t-il déclaré dans l'interview au Figaro Magazine.
"DÉÇU" PAR SA FILLE
Dans un communiqué, il dit n'avoir "pas changé" et regrette que la "liberté d'expression" régresse dans son parti, mais estime que la "crise grave" ouverte au FN est dangereuse.
"Je ne ferai rien qui puisse compromettre la fragile espérance de survie de la France que représente le Front National avec ses forces et ses faiblesses", y dit-il en demandant aux militants "de soutenir la candidature de Marion Maréchal-Le Pen, député du Vaucluse".
Il relativise les tensions avec sa fille, même s'il juge que ce qui s'est passé est "insensé".
"Trahir, c'est beaucoup dire, disons que je suis déçu", a-t-il dit au Figaro Magazine en émettant l'espoir que "le temps remettra les choses à leur place".
Le vice-président du Front, Florian Philippot, a salué sur iTELE "une décision assez sage qui est conforme d'ailleurs à la volonté de Marine Le Pen".
Pour le député mariniste Gilbert Collard, "le fait de se retirer est interprété par tout le monde comme un acte d'apaisement". "J'ai l'impression qu'il a compris l'appel à la sagesse, qui était dépourvu d'agressivité", a-t-il ajouté sur i-TELE.
Florian Philippot a indiqué que la décision incomberait à la commission nationale d'investitures du parti qui se réunira le 17 avril, d'autres candidats pouvant se déclarer. "Nous ne manquons pas de talents dans cette région", a-t-il dit.
Il a ajouté que la décision de Jean-Marie Le Pen ne changeait rien à la prochaine réunion d'une commission de discipline du bureau exécutif pour sanctionner les déclarations du vieux leader à Rivarol
Gilbert Collard a estimé qu'il faudrait "vider l'abcès" devant l'instance disciplinaire.
(Yann Le Guernigou, avec Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)
5 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2015 (13:45 PM)Anonyme
En Avril, 2015 (13:48 PM)Mansa Wali Diom Ak Diomb
En Avril, 2015 (13:52 PM)Anonyme Normal
En Avril, 2015 (15:26 PM)Féticheur
En Avril, 2015 (15:32 PM)Participer à la Discussion