Un groupe de scientifiques a trouvé une cause possible au mystérieux “syndrome de La Havane” dont souffrent des diplomates américains dans plusieurs ambassades à travers le monde. Selon le renseignement, “l’énergie électromagnétique et les ultrasons” pourraient avoir causé certains des symptômes, qui comprennent notamment des maux de tête, des vertiges ou encore des nausées.
Ce mal a d’abord frappé des diplomates américains et canadiens en poste à Cuba en 2016, d’où son nom de “syndrome de La Havane”. Des “incidents anormaux de santé” (IAS), comme ils sont appelés dans le jargon administratif, ont ensuite été signalés ailleurs dans le monde (Chine, Allemagne, Australie, Russie, Autriche) et même à Washington.
Dernièrement, deux cas ont été rapporté à Genève, en Suisse, et un autre à Paris.
Les victimes rapportent des problèmes d’équilibre et de vertige, de coordination, de mouvement des yeux, ainsi que de l’anxiété, de l’irritabilité et ce qu’elles apparentent à un “brouillard cognitif”. Des lésions cérébrales ont même été diagnostiquées.
Ondes électromagnétiques
Depuis le début, les autorités américaines oscillent sur les origines de ce mal mystérieux.
Selon un groupe d’experts consulté par les agences de renseignement, des ondes électromagnétiques et des ultrasons, émis à faible distance, pourraient avoir provoqué certains de ces “incidents anormaux de santé”. La technologie susceptible de provoquer le genre de symptômes constatés existe, ont précisé ces experts, selon un extrait de leur rapport rendu public par la direction du renseignement américain.
Des centaines de cas examinés, “une fraction des IAS ne peut pas être facilement expliquée par des conditions environnementales ou médicales et ils pourraient être dus à des stimuli externes”, précise le document.
Selon ces experts, il est possible de concevoir des appareils faciles à dissimuler et capables d’envoyer des ondes électromagnétiques ou des ultrasons en direction d’une personne. Ils n’ont cependant pas précisé si ces appareils existaient déjà, ni n’ont conclu que de telles attaques avaient effectivement été menées.
Quand les rapports se contredisent
Cette nouvelle conclusion est très différente de celle de la CIA, qui a déclaré le mois dernier que ce “syndrome de la Havane” ne serait finalement pas imputable à une puissance étrangère.
Il est “improbable qu’un acteur étranger, dont la Russie, mène une campagne mondiale prolongée pour nuire au personnel (des ambassades américaines) avec une arme ou un mécanisme”, a expliqué à l’AFP un haut responsable du gouvernement, sous couvert d’anonymat, avant d’ajouter que cette piste n’était toujours “pas écartée”
Selon lui, la majorité des cas s’expliqueraient par des conditions médicales, dont des maladies non diagnostiquées, ou des facteurs environnementaux et techniques. Mais une vingtaine de cas restaient inexpliqués.
L’enquête se poursuit
Un groupe de victimes cité par le New York Times a déclaré que les conclusions de la CIA “ne peuvent pas et ne doivent pas être le dernier mot sur la question”.
“Bien que nous soyons parvenus à des conclusions intermédiaires importantes, nous n’avons pas fini”, a tenté de rassurer William J. Burns, le directeur de la CIA, cité par le New York Times. “Nous poursuivrons l’enquête sur ces incidents”, assure-t-il.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est engagé en novembre 2021 à “faire toute la lumière” sur le “syndrome de la Havane”, nommant deux diplomates chevronnés sur ce dossier.
3 Commentaires
Neeger
En Février, 2022 (14:24 PM)Lol
En Février, 2022 (11:15 AM)Lol
En Février, 2022 (11:20 AM)Participer à la Discussion