Julian Assange, le fondateur du site WikiLeaks qui vit reclus depuis six ans à l’intérieur de l’ambassadeur de l’Equateur à Londres, envisage de déposer à huis clos devant des membres de la commission du Renseignement du Sénat des Etats-Unis, a annoncé jeudi son avocate. Les sénateurs américains souhaitent l’entendre sur l’ingérence présumée de la Russie dans l’élection présidentielle de novembre 2016 remportée par Donald Trump.
“La requête de la commission spéciale du Sénat des Etats-Unis confirme son intérêt pour une audition de M. Assange”, écrit Jennifer Robinson dans un communiqué. “La requête lui demande de se présenter en personne à une date et en un lieu mutuellement acceptables. Nous étudions sérieusement cette proposition mais nous devons nous assurer que la protection de M. Assange est garantie”, a ajouté l’avocate.
Dans un rapport déclassifié début janvier 2017, peu de temps avant l’investiture de Donald Trump, la communauté américaine du renseignement a conclu à une ingérence de Moscou dans l’élection de novembre 2016 en vue de favoriser le candidat républicain en discréditant sa rivale démocrate, Hillary Clinton.
La CIA, le FBI et la NSA (agence de sécurité nationale) y estiment, “avec un haut degré de confiance” dans la fiabilité de leurs informations, que le renseignement militaire russe a transmis à WikiLeaks des données piratées auprès du Comité national du Parti démocrate et de hauts responsables du parti d’Hillary Clinton afin de discréditer sa candidature.
Visé par une demande d’extradition de la justice suédoise, le fondateur du site WikiLeaks, spécialisé dans la diffusion brute de documents officiels, s’est réfugié dans l’ambassade équatorienne en 2012 après avoir obtenu l’asile du pays latino-américain. Les accusations de crimes sexuels portées contre lui en Suède ont depuis été abandonnées.
Mais Assange, s’il devait quitter l’enceinte diplomatique, serait arrêté par la police britannique pour s’être soustrait au contrôle judiciaire que lui avait imposé la justice britannique. Il dit craindre d’être extradé ensuite vers les Etats-Unis pour avoir publié des dizaines de milliers de documents diplomatiques et militaires américains.
Michael Holden; Henri-Pierre André pour le service français
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