L'Allemagne est prête à accueillir des déserteurs de l'armée russe "menacés de grave répression", a déclaré la ministre allemande de l'Intérieur dans un entretien paru jeudi, au lendemain d'une annonce de mobilisation de réservistes russes pour combattre en Ukraine.
"Celui qui s'oppose courageusement à Poutine et se met ainsi en grand danger peut demander l'asile politique en Allemagne", a déclaré Nancy Faeser dans cette interview à l'édition dominicale du journal Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Le ministre de la Justice Marco Buschmann avait fait la même démarche dans un tweet mercredi sous le hashtag "mobilisation partielle" notant qu'apparemment "beaucoup de Russes quittaient leur pays”. "Tous ceux qui haïssent la voie choisie par Poutine et aiment la démocratie libérale sont les bienvenus en Allemagne", a écrit le ministre libéral.
L'obtention de l'asile politique n'a toutefois rien d'automatique: il s'agit de décisions individuelles qui sont assorties d'un contrôle de sécurité, a rappelé la ministre de l'Intérieur.
300.000 réservistes appelés
Des dizaines de milliers de Russes ont quitté leur pays depuis l'invasion de l'Ukraine qui a débuté le 24 février, un phénomène qui semble toutefois s'être amplifié depuis l'annonce mercredi par le maître du Kremlin d'une mobilisation partielle des réservistes.
Les autorités ont affirmé que 300.000 réservistes seraient appelés, mais de nombreux Russes redoutent une mobilisation beaucoup plus massive.
Depuis plusieurs mois, l'Allemagne a déjà accueilli 438 opposants au Kremlin, menacés ou poursuivis par les autorités russes, a précisé Mme Faeser, en particulier des journalistes.
La Commission européenne a indiqué de son côté jeudi à Bruxelles que les personnes fuyant la Russie après la décision de Vladimir Poutine de mobiliser partiellement des centaines de milliers de réservistes pour combattre en Ukraine avaient le droit de demander l'asile au sein de l'Union européenne. Ces demandes seront toutefois examinées au cas par cas, ajoute la Commission, précisant que des discussions étaient en cours avec les États membres de l'UE afin de trouver une approche commune.
7 Commentaires
Abba
En Septembre, 2022 (12:01 PM)Participer à la Discussion