L'architecte français et militant de gauche Roland Castro, connu pour avoir mis en avant lien social et urbanisme, est décédé jeudi à l'âge de 82 ans.
Le monde de l'architecture a perdu l'un de ses grands noms. L'architecte et militant de gauche Roland Castro, qui voulait "remodeler" les cités bétonnées des grandes villes, est décédé jeudi 9 mars à l'âge de 82 ans, a annoncé sa fille Élisabeth Castro à l'AFP. "Il est mort paisiblement très entouré par la famille dans un hôpital parisien", a-t-elle précisé.
On doit à Roland Castro la rénovation de la Cité de la Caravelle à Villeneuve-la-Garenne, entre autres. Il signa également la Cité de la bande dessinée à Angoulême et la Bourse du Travail de la ville de Saint-Denis. Il avait acquis une certaine notoriété en associant sa vision de l'habitat à un combat politique.
Urbanisme et politique
L'architecte n'a cessé de mettre en avant le lien entre urbanisme et lien social, désireux de "convaincre ses concitoyens et ceux qui les représentent que les banlieues ne sont pas des fourre-tout pour exclus de la société".
"Légende de l'architecture et de l'urbanisme, militant de gauche visionnaire, Roland Castro nous a quittés. À notre paysage urbain, il lègue une empreinte indélébile. Aux citoyens, une inspiration. Au revoir et merci, Roland", a tweeté le président Emmanuel Macron, à la demande duquel Roland Castro avait rédigé un rapport sur le projet du Grand Paris en 2018.
"Je regretterai cet ami chaleureux, de tous les combats et qui a eu tant de vies. (...) Paris lui rendra hommage", a réagi sur Twitter la maire de la capitale, Anne Hidalgo.
Né le 16 octobre 1940 à Limoges de parents juifs, Roland Castro vit ses premières années dans l'arrière-pays limousin, dans l'un des premiers maquis de la résistance. De ces quatre années, il gardera l'idée qu'il doit s'acquitter d'"une dette d'existence envers la France".
Entré aux Beaux-Arts de Paris en 1958, il est porteur de valises pour le compte du FLN algérien, avant de rejoindre l'Union des étudiants communistes. Il finira par embrasser le maoïsme et la lutte révolutionnaire, bannière sous laquelle il militera en Mai 68.
En 1983, il cofonde "Banlieues 89" avec son ami l'urbaniste Michel Cantal-Dupart. L'initiative remonte jusqu'à François Mitterrand, qui confie une mission interministérielle à Roland Castro.
Plus de 200 projets sont soumis à Banlieues 89. Mais l'opération se confronte à la frilosité financière du gouvernement et Banlieues 89 disparait en 1991.
Tantôt mitterrandien, tantôt soutien du PCF et plus récemment d'Emmanuel Macron, Roland Castro avait créé son propre parti, le "Mouvement pour l'Utopie Concrète", avec lequel il s'était lancé dans la présidentielle de 2007, sans collecter les parrainages nécessaires.
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