L’attaque au drone menée en janvier par les Etats-Unis en Irak dans laquelle ont trouvé la mort le général iranien Qassem Soleimani et neuf autres personnes constitue une violation des lois internationales, a déclaré lundi à Reuters une rapporteure spéciale de l’Onu.
Les Etats-Unis n’ont pas apporté de preuve suffisante d’une attaque en cours ou imminente contre leurs intérêts à même de justifier la frappe contre le convoi dans lequel se trouvait Soleimani au moment de quitter l’aéroport de Bagdad le 3 janvier dernier, a dit Agnès Callamard.
Dans un rapport qu’elle doit présenter jeudi au Conseil des droits de l’homme - que les Etats-Unis ont quitté il y a deux ans -, elle écrit que la frappe menée par l’armée américaine viole la charte de l’Onu, et elle appelle à davantage de régulation et de sévérité pour les attaques au drone.
“Il s’agit d’un moment critique pour le monde, possiblement d’un virage, concernant le recours aux drones (...) Le Conseil de sécurité est absent, la communauté internationale - volontairement ou non - reste majoritairement silencieuse”, a dit à Reuters la rapporteure spéciale de l’Onu sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.
Qassem Soleimani, qui dirigeait l’unité d’élite iranienne Al Qods, avait un rôle majeur dans l’influence grandissante de l’Iran au Moyen-Orient et dans la campagne destinée à chasser les forces américaines d’Irak. Washington l’a accusé d’avoir orchestré des attaques menées par des milices pro-Téhéran contre des troupes américaines dans la région.
L’assassinat de Soleimani a amplifié les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran, qui a répliqué par des frappes contre des bases militaires irakiennes abritant des soldats américains.
Stephanie Nebehay; version française Jean Terzian
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