La France a annoncé jeudi la poursuite de ses opérations militaires en Syrie après la décision de Donald Trump d’en retirer les forces américaines, les djihadistes de l’Etat islamique n’étant selon Paris pas encore définitivement vaincus. “Daech n’est pas rayé de la carte, ni ses racines d’ailleurs, il faut vaincre militairement de manière définitive les dernières poches de cette organisation terroriste”, a déclaré sur Twitter la ministre des Armées, Florence Parly.
Donald Trump a proclamé mercredi la défaite de l’Etat islamique en Syrie, en soulignant qu’il s’agissait du seul objectif des forces américaines sur place, et la Maison blanche a annoncé le début de leur rapatriement. Les Etats-Unis disposent actuellement d’environ 2.000 hommes en Syrie dans le cadre de la coalition internationale anti-EI qu’ils y dirigent, ainsi qu’en Irak. “La campagne militaire contre Daech continue”, a déclaré lors d’un point presse le colonel Patrik Steiger, porte-parole de l’état-major des armées françaises.
“L’annonce à ce stade du président américain n’a aucune incidence sur la continuation de la participation de la France” à la coalition, a-t-il ajouté. La ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau a exclu un retrait “pour le moment” de la présence française en Syrie - quelques dizaines de forces spéciales et conseillers. La France compte au total environ 1.100 militaires en Irak et en Syrie fournissant un soutien logistique mais aussi en matière d’artillerie lourde et d’entraînements, ainsi que des avions de combat utilisés dans des frappes ciblées.
“Pour le moment bien sûr nous restons en Syrie parce que la question de la lutte contre l’Etat islamique reste une question essentielle”, a-t-elle déclaré sur CNews. “Chacun ses priorités, l’essentiel c’est d’avoir les siennes et d’avoir les moyens de les réaliser”, a-t-elle ajouté. De source diplomatique, on précise que la France s’active pour connaître la nature et le calendrier exact du retrait des forces américaines. “Si c’est aussi grave que ça en a l’air, c’est un sérieux problème pour nous et pour les Britanniques, car du point de vue opérationnel, la coalition ne fonctionne pas sans les Etats-Unis”, précise un diplomate français. “Il faut que nous puissions comprendre ce qui est vraiment annoncé et ce qui est fait.”
John Irish, Julie Carriat et Sophie Louet, édité par Yves Clarisse
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