L'information judiciaire pour favoritisme et détournement de fonds publics visant des sondages commandés par l'Elysée sous Nicolas Sarkozy a été élargie à des faits de détournement et destruction de biens publics, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Le parquet national financier a délivré son réquisitoire supplétif début octobre, a-t-on précisé, confirmant une information de Mediapart.
Cette décision fait suite à la transmission au parquet financier d'une enquête préliminaire jusque-là gérée par le parquet de Paris. Mais elle ne laisse rien présager sur le fond, a souligné cette source.
"Toutes les études achetées par la présidence de la République entre janvier 2010 et mai 2012 ont littéralement disparu", écrit mercredi Mediapart, qui précise que ces sondages sont dotés du statut d'archives publiques.
Le détournement, la soustraction ou la destruction d'archives publiques par une personne qui les détient en raison de ses fonctions est puni de trois ans de prison et 45.000 euros d'amende, de même que le fait de les avoir "laissé détruire".
Cette enquête, ouverte à la suite d'une plainte avec constitution de partie civile, vise des sondages d'opinion commandés par l'Elysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy, pour un total de 9,4 millions d'euros.
Le plaignant, l'association anti-corruption Anticor, estime que la plupart des sondages n'avaient pas d'intérêt public, et souligne que les bénéficiaires essentiels des commandes étaient des sociétés dirigées par deux conseillers et amis de Nicolas Sarkozy, Pierre Giacometti (2,5 millions d'euros) et Patrick Buisson (trois millions d'euros).
En mars dernier, la présidence de François Hollande avait révélé ne pouvoir remettre la main sur une partie des sondages commandés par l'équipe précédente sur les deux dernières années de quinquennat.
(Chine Labbé, édité par Yves Clarisse)
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