
L’exécutif a défendu en bloc lundi les propos tenus par Emmanuel Macron pendant le week-end lors d’une rencontre avec un jeune sans emploi, estimant qu’ils témoignaient de son “franc-parler” et relevaient du “bon sens”.A l’occasion de l’ouverture de l’Elysée au public pour les Journées du patrimoine, le chef de l’Etat a recommandé à un diplômé en horticulture sans emploi de 25 ans, qui disait sa difficulté à trouver un travail, de postuler dans le secteur de l’hôtellerie-restauration.
“Si vous êtes prêts et motivés, dans l’hôtellerie, le café, la restauration, dans le bâtiment, il n’y a pas un endroit ou je vais, où ils ne me disent pas qu’ils cherchent des gens”, a déclaré Emmanuel Macron lors d’un échange filmé par la presse. “Honnêtement, hôtel, café, restaurant, je traverse la rue, je vous en trouve”, a-t-il poursuivi, avant d’inviter le jeune homme à aller postuler dans le quartier du Montparnasse, à Paris.
Pour le ministre de l’Action et des comptes publics, Gérald Darmanin, “le président de la République a eu raison de s’exprimer comme cela”. “S’il avait tenu un discours qui consiste à dire au monsieur: ‘c’est terrible, donnez-moi votre CV, on vous rappelle’, (...) il aurait fait de la langue de bois”, a-t-il déclaré sur RTL.
“Je retrouve son grand bon sens et aussi la grande obligation qui m’échoit, c’est-à-dire mieux former les jeunes pour qu’ils aient une insertion professionnelle”, a déclaré pour sa part le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer sur France Inter. “Je pense qu’il y a des secteurs aujourd’hui dans l’économie qui embauchent.
Et c’est un drame de notre société aujourd’hui que d’avoir d’un côté des dizaines de milliers de postes disponibles et de l’autre des dizaines de milliers de chômeurs”, a-t-il ajouté. “On sait que le président de la République a un franc-parler et moi je crois que c’est en partie pour cela qu’il a été élu”, a déclaré le ministre de la Transition écologique, François de Rugy sur Europe 1.
Le délégué général de La République en marche (LaRem), Christophe Castaner a été le premier dimanche à défendre les propos tenus par le chef de l’Etat. L’opposition estime pour sa part que le chef de l’Etat a fait preuve d’un grand mépris à l’égard des chômeurs. “Quand je pense qu’il y a encore quelques jours,
on nous disait qu’Emmanuel Macron avait fait un virage social, le moins qu’on puisse dire c’est que ce virage social n’aura pas duré très longtemps et que les vieux réflexes reviennent à la surface très vite”, a dit Ian Brossat, chef de file du Conseil national du Parti communiste français (PCF) pour les élections européennes.
“Ces propos sont d’une grande brutalité parce qu’on ne dit pas à un jeune horticulteur qui a la passion de son métier: ‘vous allez travailler dans l’hôtellerie’”, a déclaré lundi la présidente Les Républicains (LR) de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse sur France 2. Elle estime néanmoins qu’il “faut rapprocher l’emploi et les personnes qui cherchent des emplois”.
Caroline Pailliez, édité par Yves Clarise
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