Un mois après le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est à Paris ce mardi, deuxième étape d’une mini-tournée destinée à convaincre des Européens soucieux de maintenir le dialogue avec Téhéran d’accentuer la “pression” sur la République islamique. Au lendemain d’une rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel et à la veille d’un entretien avec la Première ministre britannique Theresa May, le chef du gouvernement israélien sera reçu en fin d’après-midi par Emmanuel Macron, leur quatrième rencontre en l’espace d’un an.
A Berlin, à Paris comme à Londres, Benjamin Netanyahu a prévenu qu’il entendait lors de ses entretiens soulever deux problèmes : “l’Iran et l’Iran”. L’Etat hébreu, qui considère la République islamique comme une “menace directe” à sa sécurité, n’a eu de cesse de critiquer l’accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien et s’est félicité de la décision de Donald Trump de sortir de ce texte. Les autres pays signataires (Chine, Russie, Royaume-Uni, Allemagne et France) tentent eux de préserver ce texte et de convaincre Téhéran de rester dans ce cadre, seul à même selon eux d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire.
“L’Iran sera au coeur des échanges”, confirme-t-on à l’Elysée. “Nous avons toujours eu un dialogue très étroit avec Israël sur ce sujet”, “ce que nous leur demandons c’est de nous expliquer comment ils voient la suite et de voir où sont les convergences”. “Emmanuel Macron va expliquer au Premier ministre sa démarche et défendre la position selon laquelle il est important que toutes les parties restent dans l’accord” et rappeler que la France souhaite le compléter”, ajoute-t-on.
APPEL A LA RETENUE
La proposition française vise à aboutir “à terme, à un ensemble complet où on aurait l’accord nucléaire de 2015 complété par trois accords ou cadres stratégiques” sur les activités balistiques et le rôle de l’Iran dans la région. Sur la question de la présence militaire iranienne dans la région, notamment en Syrie, “il y a un diagnostic partagé” entre la France et Israël sur le fait qu’elle constitue une “menace pour la sécurité régionale.”
“La question c’est : quelle est la solution et c’est là où il y a des points de vue différents”, souligne-t-on à l’Elysée. “Aujourd’hui, la France insiste sur le dialogue la mobilisation collective pour évoquer ce sujet avec les Iraniens eux-mêmes et essayer d’obtenir des progrès de Téhéran sur cette question”. “Du côté israélien, c’est une position beaucoup plus directe.
Benjamin Netanyahu a indiqué à plusieurs reprises que dès que cette menace deviendrait trop réelle contre Israël, Israël agirait et il y a eu des actions qui ont été menées ces derniers mois dans ce cadre-là”, ajoute-t-on. Emmanuel Macron devrait donc lancer un “appel à la retenue”. Autre sujet que Paris souhaite aborder, la question des Palestiniens et du processus de paix, trois semaines après la répression de manifestations dans la bande de Gaza par l’armée israélienne. Au total, 60 Palestiniens ont été tués et 2.700 blessés, des “actes odieux” condamnés par Emmanuel Macron.
La visite de Benjamin Netanyahu se terminera par l’inauguration au Grand Palais de l’exposition “Israel@Lights” dans le cadre du lancement à Paris de la saison croisée France-Israël, une série de 400 événements culturels qui se tiendront dans les deux pays jusqu’en novembre.
Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse
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