Cette mobilisation s’inscrit dans un contexte de tensions sociales croissantes outre-Rhin, où les grèves pour réclamer des hausses de salaire se multiplient depuis le début de l’année.
Un mouvement de grève a commencé lundi 27 mars à paralyser tout le secteur national des transports en Allemagne, les syndicats réclamant des hausses de salaires pour compenser l’inflation. Contrairement à des pays comme la France, un tel mouvement unitaire entre les syndicats y est extrêmement rare.
Cette « mégagrève », comme l’ont déjà baptisée les médias allemands, s’inscrit dans le cadre de l’envolée des prix depuis plus d’un an – l’inflation a atteint 8,7 % en février. Unis, les deux principaux syndicats du secteur, EVG et Ver.di, demandent plus de 10 % de revalorisation salariale. Les employeurs (Etats, communes, entreprises publiques) proposent une augmentation de 5 % seulement, avec deux versements uniques, de 1 000 et de 1 500 euros.
« Sur le modèle de la France »
La Deutsche Bahn a décidé de suspendre totalement le trafic des grandes lignes lundi, prévenant que les perturbations seraient aussi très importantes dans les régions. La fédération des aéroports allemands (DAV) a dénoncé une stratégie d’« escalade des grèves sur le modèle de la France », où les journées de mobilisation se succèdent contre la réforme des retraites. « Un conflit social qui n’a pas de répercussions est un conflit social inoffensif », a rétorqué Frank Werneke, président du syndicat Ver.di.
Le terreau est de plus en plus favorable au mouvement social en Allemagne, qui s’éloigne de la culture du consensus qui a fait sa réputation. « Il y a eu plus de grèves ces dix dernières années en Allemagne que dans les décennies précédentes », observe Karl Brenke, expert de l’institut économique DIW interrogé par l’Agence France-Presse (AFP). Avec un niveau de chômage particulièrement bas depuis la fin des années 2000, le pays souffre d’un manque de main-d’œuvre, qui met « en position de force » les syndicats dans les négociations, selon M. Brenke.
La Deutsche Bahn a décidé de suspendre totalement le trafic des grandes lignes lundi, prévenant que les perturbations seraient aussi très importantes dans les régions. La fédération des aéroports allemands (DAV) a dénoncé une stratégie d’« escalade des grèves sur le modèle de la France », où les journées de mobilisation se succèdent contre la réforme des retraites. « Un conflit social qui n’a pas de répercussions est un conflit social inoffensif », a rétorqué Frank Werneke, président du syndicat Ver.di.
Le terreau est de plus en plus favorable au mouvement social en Allemagne, qui s’éloigne de la culture du consensus qui a fait sa réputation. « Il y a eu plus de grèves ces dix dernières années en Allemagne que dans les décennies précédentes », observe Karl Brenke, expert de l’institut économique DIW interrogé par l’Agence France-Presse (AFP). Avec un niveau de chômage particulièrement bas depuis la fin des années 2000, le pays souffre d’un manque de main-d’œuvre, qui met « en position de force » les syndicats dans les négociations, selon M. Brenke.
Depuis le milieu des années 2010, ceux-ci ont réussi à imposer des augmentations, au terme d’une décennie marquée par la politique de modération salariale de l’ère Gerhard Schröder, au nom de la compétitivité. En 2015, un record a été enregistré, avec plus de 2 millions de jours de grève dans l’année. Les salaires réels ont augmenté systématiquement de 2014 à 2021, sauf en 2020, en raison de la pandémie de Covid-19. La dynamique a été brisée par l’inflation en 2022, avec une baisse de 3,1 %.
D’autres secteurs en grève
La mobilisation pour les salaires dans les services s’accompagne depuis le début de l’année de manifestations. Après la menace d’une « grève à durée indéterminée », les 160 000 salariés de la Deutsche Post, qui négocient à part, ont déjà obtenu, au début de mars, une hausse de salaire moyenne de 11,5 %. A la fin de 2022, près de 4 millions de salariés allemands de l’industrie ont décroché une hausse de salaire de 8,5 % sur deux ans, après plusieurs semaines ponctuées par des arrêts de travail.
Mais la contestation est plus large. « Ce n’est pas qu’une question de salaire mais de moyens », a déclaré à l’AFP Jan Exner Konrad, 34 ans, qui participait à une manifestation de professeurs à Berlin jeudi.
La mobilisation pour les salaires dans les services s’accompagne depuis le début de l’année de manifestations. Après la menace d’une « grève à durée indéterminée », les 160 000 salariés de la Deutsche Post, qui négocient à part, ont déjà obtenu, au début de mars, une hausse de salaire moyenne de 11,5 %. A la fin de 2022, près de 4 millions de salariés allemands de l’industrie ont décroché une hausse de salaire de 8,5 % sur deux ans, après plusieurs semaines ponctuées par des arrêts de travail.
Mais la contestation est plus large. « Ce n’est pas qu’une question de salaire mais de moyens », a déclaré à l’AFP Jan Exner Konrad, 34 ans, qui participait à une manifestation de professeurs à Berlin jeudi.
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