L’Arménie pleure la mort de Charles Aznavour

A Erevan, capitale de l’Arménie, la population s’est spontanément rassemblée sur l'une des places centrales pour rendre hommage à Charles Aznavour, leur chanteur, qui plus est, leur héros national, mort lundi matin à l'âge de 94 ans.

Dans la capitale arménienne, Erevan, l'heure est au recueillement. Près de 200 personnes affluent ce lundi soir depuis plusieurs heures sur la place Charles Aznavour, au centre d'Erevan. Tous se rendent autour de la pierre gravée au nom du chanteur d'origine arménienne. Des jeunes, des parents et leurs enfants, des adultes tout droit sortis du travail, déposent des bougies, des fleurs. Les restaurants à côté du cinéma Moscou diffusent ses chansons, les murs affichent les photos du chanteur. Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian s'est recueilli pendant quinze minutes silencieusement aux côtés de l'ambassadeur de France, Jonathan Lacôte, qui a déclaré un peu plus tôt que : « Nous étions tous Arméniens ce soir ».

Même si peu de gens parlent français à Erevan, tous connaissent le nom du chanteur et quelques paroles, comme celles de La bohème. Une femme d'une soixantaine d'années dans une épicerie de la rue Saryan dans le centre d'Erevan s'est mise à pleurer en apprenant le décès du chanteur. La communauté française d'Arménie est aussi présente sur la place Charles Aznavour pour se recueillir. Charles Aznavour reste pour les Arméniens un symbole de cette diaspora arménienne exilée. Tout au long de sa carrière, il a soutenu le peuple arménien. Notamment en 1988 après le séisme de Giumry, seconde ville d'Arménie, avec la chanson Pour toi l'Arménie. Il a aurait dû être présent dans dix jours pour le 17e Sommet de la francophonie à Erevan. Les commémorations et les hommages continuent mardi à Erevan où une marche est organisée depuis la Fondation Charles Aznavour dans les hauteurs du centre-ville jusqu'à la place qui porte son nom.