La Commission européenne aide les Etats membres à tenter de dégager une solution pour les migrants à bord du navire Diciotti, que l'Italie refuse de faire débarquer sur ses côtes, mais "les menaces ne mènent nulle part", a-t-elle répondu vendredi au gouvernement italien. "Les commentaires peu constructifs et les menaces n'aident en rien, l'Union européenne est une communauté de droit, elle fonctionne sur base de règles et non de menaces", a affirmé un porte-parole de l'exécutif européen, lors du point presse quotidien au Berlaymont.
La Commission répond ainsi à l'ultimatum lancé par le vice-président du Conseil italien, Luigi Di Maio (M5S, antisystème), qui a donné jusqu'à ce vendredi à l'Union européenne pour trouver une solution sur la répartition des 150 migrants actuellement bloqués au port de Catane (Sicile) sur le navire Diciotti. Sans solution rapide, il a menacé de faire interrompre la contribution italienne au budget de l'UE.
L'Italie en est le 3e contributeur net (après l'Allemagne et la France), c'est-à-dire qu'elle verse plus qu'elle ne reçoit (près de 20 milliards d'euros contre environ 14 milliards en retour). Les Etats membres versent chaque mois un douzième de leur contribution au budget de l'UE. La Commission, de son côté, a invité douze Etats membres qui ont déjà offert leur aide en pareille situation à une réunion actuellement en cours afin de trouver une solution à l'impasse du Diciotti, mais aussi débattre de manière plus large de la problématique des migrants recueillis en mer.
L'exécutif européen s'est refusé à dire que cette réunion devait déboucher dès aujourd'hui sur une solution pour le Diciotti, mais a appelé à une solution rapide, en soulignant la responsabilité des Etats membres. "Ce sont les Etats membres qui doivent trouver la solution, la Commission est là pour les aider, ce sont eux les acteurs principaux.
La Commission fonctionne sur base de la coopération, pas de la menace ni du chantage", a ajouté le porte-parole. Une semaine après le sauvetage de près de 200 migrants par ce navire des gardes-côtes italiens, le gouvernement italien composé de la Ligue (extrême droite) et du M5S poursuit sans relâche son combat pour empêcher le débarquement des quelque 150 adultes encore à bord, accroissant ainsi la pression sur les autres pays de l'UE pour qu'ils partagent davantage la prise en charge des arrivants.
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Anonyme
En Août, 2018 (14:31 PM)Participer à la Discussion